Les pays de l’Union européenne (UE) ont validé, lundi 8 décembre, un net durcissement de la politique migratoire du continent, ouvrant notamment la voie à l’envoi de migrants dans des centres situés hors de ses frontières. Ce tour de vis est défendu par l’immense majorité des 27 États membres, sous pression de la droite et de l’extrême droite. Ces mesures doivent également être approuvées par le Parlement européen.
Réunis à Bruxelles, les ministres de l’Intérieur des 27 ont adopté, lundi 8 décembre, des textes qui réforment le pacte asile et migration de l’Union européenne (UE) dans le sens d’un net durcissement. Ce dernier sera particulièrement sensible sur l’accélération du « retour » des migrants irréguliers, c’est-à-dire le départ de l’UE de ceux qui n’ont pas obtenu de titre de séjour. Selon le Danemark, actuel président du conseil de l’UE, seul un quart des migrants en situation irrégulière quitte effectivement le territoire des 27.
Les textes doivent encore être adoptés par le Parlement européen, ce qui pourrait se faire pour une entrée en vigueur en 2026. La directive retour, c’est-à-dire la façon dont l’UE traite ceux qu’elle décide de ne pas accepter sur son territoire, est réformée sur trois aspects principaux. Premier point : le renforcement de sanctions, avec un allongement des placements en centre de détention pour ceux qui refusent de quitter l’Union européenne.
Le deuxième point concerne la politique dite des « pays sûrs ». L’Union européenne établit une liste des pays tiers où elle juge les conditions de sécurité ou le respect des droits humains et de l’État de droit satisfaisants. Elle s’autorise ensuite à y renvoyer les migrants, même s’ils n’en sont pas originaires.
Un volet « solidarité » sur la répartition des migrants
Le dernier point est le plus compliqué : c’est celui des « plateformes de retour ». À l’instar du centre ouvert par l’Italie en Albanie, les pays de l’UE seront autorisés à passer des accords avec des pays tiers pour y installer des plateformes de retour, c’est-à-dire des centres vers lesquels seraient renvoyés les migrants dont la demande d’asile a été refusée.
Il y a aussi, dans les décisions de ce 8 décembre, un volet « solidarité » sur la répartition des migrants dans l’ensemble des pays de l’UE, afin d’alléger la pression sur les pays par lesquels ils sont entrés en Europe. Pour 2026, l’Italie, la Grèce, l’Espagne et Chypre en seront les principaux bénéficiaires.
RFI






