La prise d’Uvira par les rebelles du M23 continue de provoquer des réactions politiques de grande ampleur. L’ancien ministre François Rubota a lancé un appel solennel pour la mise en place d’un « gouvernement de combat », estimant que la République démocratique du Congo fait face à une « crise existentielle » pour son intégrité territoriale.
Dans une déclaration chargée d’émotion, Rubota a exprimé sa douleur tout en tentant de mobiliser l’opinion : « Uvira, dernier verrou comme Kisangani en 1997, tu ne permettras pas que tout le pays tombe ». Utilisant une symbolique historique forte, il a assuré que la RDC « a glissé mais n’est pas tombée », appelant à un sursaut immédiat.
Une réponse politique et sécuritaire exceptionnelle
Face à ce qu’il qualifie de situation de guerre, Rubota plaide pour une restructuration complète de l’action gouvernementale. Ses propositions concrètes visent à renforcer tous les leviers de l’État :
- Un « gouvernement de combat » : Une équipe resserrée et opérationnelle dédiée à la gestion de la crise.
- Des responsables sécuritaires « aguerris » : Il exige la nomination de ministres de l’Intérieur et de la Défense issus des rangs les plus expérimentés.
- Une communication de guerre : La désignation d’un ministre de la Communication chargé spécifiquement de porter un narratif offensif et unitaire.
- Renforcement des services : Il préconise un appui accru à la Direction générale de migration (DGM) et à l’Agence nationale de renseignements (ANR) pour contrôler les frontières et déjouer les infiltrations.
Un diagnostic sans concession
Pour Rubota, la réponse doit être globale – militaire, politique et informationnelle – et s’affranchir des logiques habituelles. « Le moment n’est pas à la fête, mais à la guerre », a-t-il martelé, appelant la nation à « se lever et marcher ».
Cet appel intervient dans un contexte de débats houleux à Kinshasa sur l’efficacité de la stratégie actuelle. Il reflète une opinion partagée par une frange de la classe politique et de la société civile, qui estime que la gravité de l’offensive du M23, soutenue par le Rwanda, nécessite des mesures d’urgence et une union nationale au-delà des clivages.
La balle est désormais dans le camp du Président Félix Tshisekedi et de la Première ministre Judith Suminwa, qui devront évaluer la nécessité d’un tel remaniement stratégique face à une guerre qui redessine la carte de l’Est du pays.
Par Marius Bopenga
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