La Cour militaire de Kinshasa-Gombe examine le cas d’Honorine Porsche, victime de sévices lors de son arrestation pour braquage
Huit militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) comparaissent depuis lundi devant la Cour militaire de Kinshasa-Gombe pour avoir infligé des traitements inhumains et dégradants à Honorine Porsche, une citoyenne allemande suspectée d’avoir tenté un braquage à la Rawbank de la Place Victoire à Kinshasa le 16 octobre dernier.
Des faits graves documentés en vidéo
Le parquet militaire a qualifié d’« indigne » le comportement des accusés, après la diffusion de vidéos devenues virales montrant les militaires en train de déshabiller la suspecte en public. Ces images ont provoqué une large indignation tant au niveau national qu’international. Le ministère public réclame des sanctions exemplaires contre les prévenus.
Le profil des accusés et les charges retenues
Parmi les huit militaires traduits en justice figurent plusieurs officiers, dont le colonel Désiré Munesa, ainsi que des capitaines et soldats de rang inférieur. Ils sont poursuivis pour violation de consignes, non-dénonciation d’infractions et abstention coupable.
Contexte : une tentative de braquage avortée
L’affaire remonte au 16 octobre, lorsqu’Honorine Porsche aurait tenté de braquer une agence Rawbank de la Place Victoire en utilisant un jouet en forme d’arme pour intimider le personnel. Une opération des forces de l’ordre avait permis son arrestation sans faire de blessés, mais les méthodes employées lors de l’interpellation sont aujourd’hui au cœur du procès.
Réactions diplomatiques et politiques
Dès le 20 octobre, l’ambassade d’Allemagne a condamné publiquement les traitements infligés à sa ressortissante dans un communiqué, appelant les autorités congolaises à respecter les droits humains et à appliquer la loi. Cette affaire soulève des questions cruciales sur le respect des procédures lors des interventions sécuritaires et sur la formation des forces de l’ordre congolaises.
Une opération sous le regard du public
L’arrestation musclée s’était déroulée en plein jour devant un nombreux public de curieux, ce qui a contribué à la diffusion rapide des images des sévices. Ce procès représente un test important pour le système judiciaire militaire congolais, alors que la RDC est régulièrement pointée du doigt pour les exactions commises par ses forces de sécurité.
L’issue de ce procès sera suivie avec attention tant par les défenseurs des droits humains que par les partenaires internationaux de la RDC, dans un contexte où le pays cherche à améliorer l’image de ses institutions sécuritaires.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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