Le rendez-vous est pris le 20 décembre 2023 pour l’organisation des scrutins directs du Président de la République, des députés nationaux, des députés provinciaux et des conseillers communaux en République Démocratique du Congo (RDC).
C’est ce qui ressort du calendrier électoral 2022-2027 que la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a rendu public, ce samedi 26 novembre 2022. C’était au cours d’une cérémonie organisée en la salle Malumalu au siège de la Centrale électorale à Kinshasa.
Même si la CENI reste confiante dans sa marche vers l’organisation des élections générales en 2023, il n’en demeure pas moins que certains défis d’ores et déjà identifiés méritent une attention particulière de toutes les parties prenantes au processus électoral.
Dans son allocution, le Président de la CENI, Denis Kadima, a rappelé « des contraintes qui ne retirent rien à la ferme volonté et la détermination des membres de la CENI de tout mettre en œuvre pour organiser les scrutins dans les délais constitutionnels ».
Au nombre de ces défis à relèver, Denis Kadima en énumère cinq à savoir :
1° Le premier défi est de nature financière avec d’une part la nécessité de garantir son autonomie financière et donc son indépendance, et d’autre part le respect des délais de décaissement des fonds des opérations;
2° Les contraintes légales figuraient parmi les risques dégagés lors de la publication de la feuille de route.
Durant la récente session parlementaire, affirme Denis Kadima, les deux Chambres du Parlement ont procédé à l’adoption de la loi électorale laquelle, par la suite, a été promulguée
par le Président de la République le 29 juin 2022.
À la suite de cette promulgation, la CENI s’est dotée des textes
règlementaires et des mesures d’application sur la base de cette
nouvelle loi électorale.
Le dispositif juridique sera complet avec la loi portant répartition des
sièges sans laquelle la CENI ne saura convoquer l’électorat des différents
scrutins prévus dans le présent calendrier.
3° Le troisième défi de taille est l’insécurité persistante dans certaines parties du territoire national et qui pourrait avoir une incidence sur le bon déroulement des opérations électorales.
« Il est évident qu’aucune
opération ne peut être réalisée à bon escient sans sécurité des
électeurs, des compétiteurs, des agents électoraux, du matériel et des sites des opérations », soutient Denis Kadima.
4° Bien que la pandémie de Covid-19 semble être sous contrôle, sa
persistance ne constitue pas moins une préoccupation sanitaire majeure qui, à côté d’autres épidémies, peut avoir des conséquences néfastes sur le déroulement des opérations, en cas de résurgence.
5° Dernier défi à relever par la CENI et non des moindres est celui lié à la logistique des opérations.
En effet, il s’agit précisément de l’inexistence
de certaines infrastructures de transport de base telles que les infrastructures routières, aériennes, ferroviaires et fluviales.
Faute de temps, la majorité du matériel électoral va être essentiellement
acheminés par voie aérienne avec pour conséquence, une augmentation
exponentielle des coûts.
Selon le Président de la Centrale électorale de la RDC, « la CENI pense être en mesure de surmonter ces défis avec l’aide de toutes les parties prenantes au processus ».
Toutefois, Denis Kadima fait savoir que « si ces défis ne sont pas surmontés, ils peuvent influer négativement sur l’exécution du calendrier électoral ».
Par conséquent, le patron de la Centrale électorale de la RDC a lancé un appel à toutes les parties prenantes au processus électoral en ces termes : « la CENI invite solennellement les institutions du pays et
les parties prenantes à s’impliquer avec responsabilité dans la conduite du processus électoral en cours, afin de garantir son plein
aboutissement ».
A ce jour, la CENI a franchi plusieurs étapes ouvrant ainsi la voie au démarrage des opérations d’identification et enrôlement des électeurs prévues notamment du 24 décembre 2022 au 23 janvier 2023 dans l’Aire opérationnelle 1.
Pour le Président de la CENI, l’engagement de son institution reste intact quant à l’organisation des élections générales dans les délais constitutionnels.
« Je tiens à réaffirmer à cette occasion que le glissement ne fait toujours pas partie de notre vocabulaire. Dans un mois, nous allons démarrer l’inscription des électeurs dans la
première aire opérationnelle. Elle va durer trente (30) jours.
La CENI a développé des outils pour faciliter la tâche à la population de
s’enrôler dans les temps.
A l’instar d’autres pays africains qui le font en très peu de temps, nous
allons nous défier collectivement pour réaliser cet exercice en 30 jours par aire opérationnelle. Et cela n’est pas du tout impossible. La CENI
veut changer de paradigme pour s’aligner sur les bonnes pratiques
électorales internationales et continentales. », a-t-il affirmé.
En rappel, la nouvelle équipe dirigeante de la CENI a été installée le 3 février 2022. Avec 28 mois de retard.
Quatre (4) mois seulement après la prise des fonctions du nouveau bureau piloté par Denis Kadima, la CENI avait réussi à publier la feuille de route du processus électoral 2021-2027. Ce qui a permis de faire tourner la machine électorale.
Patrick BOMBOKA
Zoomeco via CONGO PUB Online