Disparition d’Albert NDELE, ce samedi 1 Avril à Bruxelles. Il avait 92 ans. Albert NDELE, fut un pionnier de l’indépendance, témoin des grandes tribulations de notre histoire politique. Il fut et restera un modèle de gestion, de sobriété et d’honnêteté dans la gestion des affaires publiques.

Membre de la Commission Voghel pour préparer la Conférence économique, après la Table ronde politique de 1960
Sa présence en Belgique l’a amené à faire partie, au lendemain de la Table Ronde politique, de la Commission De Voghel chargée de préparer les matériaux de la Conférence économique où il fut désigné, en avril-mai 1960, porte-parole des délégués du Collège Exécutif Général, le gouvernement de transition de l’époque.
A l’issue des travaux de Bruxelles, il fut retenu dans le Groupe de Travail des Quinze Congolais chargé d’approfondir les problèmes en suspens. A l’indépendance, il devint le chef de Cabinet du ministre des Finances du Gouvernement Lumumba. Trois mois plus tard, il assumait les fonctions de Commissaire Général aux finances et de Vice-Président du Collège des Commissaires Généraux, de septembre 1960 à février 1961.

Dans la perspective de la dissolution de la Banque Centrale du Congo Belge et du Ruanda-Urundi, il fit mettre en place, par le décret-loi du 3 octobre 1960, le Conseil Monétaire chargé de liquider cette institution coloniale. Le 24 février 1961, il fut nommé, à trente ans, Gouverneur de la Banque Nationale du Congo, laquelle, créée juridiquement le 23 février 1961, n’entra effectivement en activité que le 22 juin 1964. Il exerça ses fonctions pendant neuf ans et huit mois.
En février 1963, il fut nommé, par arrêté du Premier Ministre Adoula, membre de la Commission technique chargée d’étudier et de proposer des mesures pour lutter contre le déséquilibre financier et économique. Il a fait véritablement asseoir la Banque Centrale. Il a lancé le programme de la première extension de l’Institut d’Emission. Il a développé la politique de formation des cadres universitaires, spécialement à l’étranger, pour faire face au départ massif des agents administratifs belges.
Défenseur de l’autonomie de gestion de la Banque face au pouvoir politique

Durant son mandat, il a su défendre l’autonomie de gestion des ressources de la Banque confrontée au pouvoir politique, grâce à l’assistance du Fonds monétaire international.
Son mandat de Gouverneur et de Président du Conseil d’Administration de l’Institut d’Émission fut renouvelé pour une durée de cinq ans le 23 juin de1967. Il a participé très activement à la création de la société « Générale Congolaise des Minerais », GECOMIN (1966) et de la « Société Congolaise de Financement du Développement », SOCOFIDE (1968), qui devinrent respectivement GECAMINES et SOFIDE. Il a lancé, le 24 juin1967, avec l’assistance du FMI, la réforme monétaire qui aboutit à l’unité monétaire « le zaïre ». Le 15 septembre 1970, il fut nommé Ministre d’Etat chargé des Finances.
Après l’indépendance du Congo, le 30 juin 1960, il est actif dans le ministère des finances du gouvernement Lumumba. Il est ensuite commissaire général des Finances et des Questions monétaires et Vice-Président du Collège des Commissaires généraux, gouvernement temporaire mis en place par Joseph Mobutu le 20 septembre 1960. Il fait notamment partie du groupe de Binza.
Il est courtement ministre des Finances sous Mobutu, de septembre 1970 au 12 novembre 1970, lorsqu’il quitte le pays. Il a aussi travaillé à la Banque mondiale.
Depuis la chute de Mobutu, et la prise du pouvoir par Laurent-Désiré Kabila, Ndele fait partie de l’opposition. Son parti politique est l’ARREN, Action de rassemblement pour la Reconstruction et l’Edification nationales » que dirige alors Maître Nzita Ngoma Justin son Secrétaire Général (et JP Mbambi Mbuilu – Attaché principal au Cabinet du S.G ARREN) car Monsieur Albert Ndele est le Président National et autorité morale du parti.
Vers les années 1970, Albert NDELE fait construire le palais de marbres, une somptueuse résidence située sur une colline dans la commune de Ngaliema, quartier résidentiel dans la ville de Kinshasa. Ce palais sera confisqué par MOBUTU qui décide d’en faire, quelques mois plus tard, l’un de ses nombreuses résidences. En 1997, Laurent-Désiré Kabila en fait sa résidence. Le 16 janvier 2001, il y est assassiné d’une balle dans la poitrine.
Je déplore la disparition d’un grand serviteur de l’Etat, Albert NDELE,un pionnier de l’indépendance,témoin des grandes tribulations de ntr histoire politique. Il fut et restera un modèle de gestion,de sobriété et d’honnêteté ds la gestion des affaires publiques.Paix à son âme.
— Delly SESANGA HIPUNGU (@DSESANGA) April 1, 2023
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