Le député honoraire et chef spirituel de Bundu dia Mayala, Ne Muanda Nsemi est décédé ce mercredi 18 octobre 2023 à Kinshasa, au Centre Médical Nganda, où il était en réanimation à l’âge de 77 ans.
L’information est confirmée par ses proches et les sources médicales où il était interné il y a plusieurs semaines.
« Il a été admis hier dans un état critique, il était là en soins intensifs. Il est décédé autour de 10 heures ce matin. Il était déjà suivi chez nous depuis un certain temps », a déclaré à l’ACP, sous couvert d’anonymat, un médecin du centre hospitalier Nganda.
Né en 1946 dans la province du Kongo Central, Ne Muanda Nsemi Muanda Nsemi, ce qui signifie « l’esprit créateur » en kikongo est un notable du Kongo central et a fondé le Bundu dia Mayala en 1970, prônant un discours patriotique et nationaliste. Le mouvement a connu son apogée dans les années 1980-90, ralliant des milliers de membres à travers le pays.
Député national élu de Luozi en 2006, puis de la Funa/Kinshasa en 2011, Ne Muanda Nsemi est accusé en 2007 d’être à la base des violences qui ont secoué sa province d’origine, le Kongo Central, des affrontements sanglants ayant opposé les membres de son mouvement, Bundu Dia Kongo, aux forces de l’ordre.
Biographie
Originaire du village de Nsuku Malombo, dans le secteur de Mongo Luwaka, territoire de Luozi dans la province du Kongo Central, Ne Muanda Nsemi, né en 1946, était père de 10 enfants.
6ème d’une famille de 7 enfants et détenteur d’un diplôme d’État en Math-Physique, Ne Muanda Nsemi, après ses études de Chimie dans la faculté des Sciences à Luvanium (actuelle Université de Kinshasa), était professeur de Chimie, de Physique et des Mathématiques aux humanités scientifiques.
Chef de laboratoire à l’office des routes du Zaïre, il a été révoqué après conflit avec son directeur, un sujet français ( Mr Caseneuve), avant d’être embauché comme chef de la section bactériologie à l’Hôpital général de référence de Kinshasa.
Origines, éducation et influences
Ne Muanda Nsemi est originaire de la province du Kongo Central et réside à Kinshasa. Il est chimiste de formation. Il se considère au début comme héritier spirituel de Simon Kimbangu, prédicateur et prophète du mouvement religieux kimbanguiste. Il se définit par la suite comme héritier politique de Joseph Kasa-Vubu, autonomiste et partisan de la résurrection Kongo du XVe siècle. Ses deux mentors sont issus comme lui de l’ex-Bas-Congo.
Carrière politique

Il crée son mouvement politique en 1969 mais officiellement en 1986 car étant une simple organisation culturelle à ses débuts1. Il écrit plusieurs ouvrages notamment en kikongo dont l’un Mvutu kua PSV qui veut dire « réponse à la PSV » car accusé de traduire sans autorisation expresse les textes des enseignements de la PSV afin de les enseigner à ses adeptes. Ce n’est que dans les années 2000 lors des législatives de 2006 qu’il fait parler de lui en traitant Joseph Kabila de Rwandais qui veut accaparer la RDC, son mouvement s’agrandit ensuite pour faire face aux enjeux politiques, déclenchant ainsi les émeutes du Bas-Congo de février 2007.
Un autre affrontement se déclenche durant plusieurs jours devant sa résidence à Kinshasa qui se termine par son arrestation le 3 mars 2017 et son incarcération à la prison de Makala à Kinshasa, il s’évade ensuite grâce au soutien de ses miliciens qui vont ouvrir un feu au centre pénitencier de Makala.

Il disparaît ensuite pendant un long moment, se passant quelquefois pour mort, réapparaît en 2019 pendant le règne de Félix Tshisekedi espérant obtenir une amnistie par le canal de Joseph Olenghankoy, il s’attaque encore au nouveau président élu, l’accusant d’épouser une Rwandaise.

Il va rouvrir une autre attaque cette fois-ci en mars 2020 mais également dans différentes villes de la province du Kongo central, et finit par être arrêté au mois d’avril et admis au centre neuro-psychopathologique de Kinshasa, certains députés vont plaider en sa faveur et sera enfin libéré après des longues négociations, reconnaissant Félix Tshikedi, s’excusant auprès de la première dame.

Il sied de signaler que le leader du mouvement politico-religieux Bundu Dia Mayala a laissé dans son actif 80 livres en Kikongo et 115 livres écrits en français.
PN
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