Corée du Sud: les enquêteurs échouent à arrêter le président déchu retranché dans sa résidence

par admin9775

Un mois jour pour jour après sa tentative ratée d’imposer la loi martiale, les enquêteurs ont tenté d’arrêter le président à sa résidence officielle, dans le quartier d’Hannam à Seoul. Yoon Suk-yeol est accusé de « rébellion » et d’ « abus de pouvoir ». Il devait être interrogé, mais ne s’est pas présenté aux multiples convocations des enquêteurs. Sur place, ceux-ci ont été confrontés pendant plus de quatre heures avec une unité militaire et la garde présidentielle semble-t-il.

Les informations étaient partielles et il est très difficile de savoir ce qu’il se passait exactement dans la résidence présidentielle de Yoon Suk-yeol à laquelle la presse n’avait pas accès. Ce que l’on sait, d’après l’agence sud-coréenne Yonhap, c’est qu’il y avait environ 150 personnes déployées pour tenter d’arrêter le président. À la fois des policiers et des enquêteurs du Bureau d’enquête sur la corruption des hautes personnalités, rapporte notre correspondante à Séoul, Camille Ruiz.

Ils sont arrivés vers 7h20 heure locale, entièrement vêtus de noirs. Après avoir passé le portail, ils ont d’abord été confrontés à des militaires, toujours d’après Yonhap. Mais les questions restent sans réponse sur la présence de ces soldats. Il semble que ce soit la garde présidentielle qui a ensuite fait barrage. Yoon Suk-yeol est suspendu, mais garde cette protection, car il est officiellement toujours en poste. Un de ses avocats est arrivé sur les lieux sur les coups de 12h30.

Plus de 1 000 manifestants devant la résidence présidentielle

À l’extérieur, aux abords du domaine, plus de 1 000 manifestants étaient sur place. La base électorale ultraconservatrice de Yoon Suk-yeol est présente presque 24h/24 depuis quelques jours. Mais les enquêteurs ont prévenu. Toute personne qui s’oppose à l’arrestation du président Yoon Suk-yeol pourra être poursuivie. Le chef du Bureau d’enquête sur la corruption des hautes personnalités a déclaré « regretter le comportement » du président déchu.

Depuis son coup de force du 3 décembre, M. Yoon n’a montré aucun regret et son refus systématique de se soumettre aux questions des enquêteurs fait redouter que de nouvelles tentatives d’arrestation ne dégénère en violences, aggravant encore la grave crise que traverse la quatrième économie d’Asie.

Le Bureau d’enquête sur la corruption des hautes personnalités (CIO), qui centralise les investigations, a jusqu’au 6 janvier pour exécuter le mandat d’arrêt délivré par un tribunal à sa demande, sans précédent, contre un chef d’État sud-coréen. Le président déchu, qui n’a pas le droit de quitter le pays, se trouvait dans sa résidence officielle à Séoul, a confirmé son avocat à l’AFP. Son équipe juridique a intenté un recours contre le mandat d’arrêt, soutenant qu’il est « illégal et invalide ».

Le CIO a demandé un mandat d’arrêt après que le président déchu, qui fait l’objet d’une enquête pour « rébellion » – une crime passible de la peine de mort -, a ignoré trois convocations consécutives pour être interrogé.

La résidence du président sud-coréen Yoon Suk Yeol est visible à Séoul le 3 janvier 2025.
La résidence du président sud-coréen Yoon Suk Yeol est visible à Séoul le 3 janvier 2025. © Philip Fong / AFP

« Se battre jusqu’à la fin »

Yoon Suk-yeol avait sidéré la Corée du Sud dans la nuit du 3 au 4 décembre en imposant la loi martiale et en envoyant l’armée au Parlement pour tenter de le museler, un épisode qui avait rappelé au pays les heures sombres de la dictature militaire.

Il avait été forcé de faire marche arrière quelques heures plus tard, les députés ayant réussi à entrer dans le Parlement et à voter une motion exigeant la levée de la loi martiale pendant que leurs assistants bloquaient les portes de l’hémicycle avec des meubles et que des milliers de manifestants prodémocratie se rassemblaient à l’extérieur.

L’ancien procureur vedette de 64 ans n’a manifesté aucune contrition depuis sa destitution, jurant même de « se battre jusqu’à la fin » dans une lettre distribuée à ses partisans. « La République de Corée est actuellement en danger en raison des forces internes et externes qui menacent sa souveraineté, et des activités des éléments anti-étatiques », y écrit-il.

Yoon Suk-yeol a refusé à plusieurs reprises de répondre aux questions de la justice, après avoir été suspendu de ses fonctions de président. Ici, lors d'un discours à la nation dans sa résidence officielle à Séoul, en Corée du Sud, le 14 décembre 2024.
Yoon Suk-yeol a refusé à plusieurs reprises de répondre aux questions de la justice, après avoir été suspendu de ses fonctions de président. Ici, lors d’un discours à la nation dans sa résidence officielle à Séoul, en Corée du Sud, le 14 décembre 2024. © Présidence sud-coréenne / via Reuters

RFI via CONGO PUB Online

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