Le gouvernement britannique a récemment durci sa position envers le Rwanda, suspendant une grande partie de son aide financière et militaire. Cette décision intervient dans un contexte de tensions croissantes entre les deux pays, notamment en raison du soutien présumé de Kigali au groupe armé M23 en République démocratique du Congo (RDC).
Selon un porte-parole du gouvernement britannique : « Le Rwanda peut avoir des problèmes de sécurité, mais il est inacceptable de les résoudre militairement. Il ne peut y avoir qu’une solution politique à ce conflit. » Londres exhorte la RDC à engager un dialogue inclusif avec le M23, tout en réévaluant sa politique régionale.
Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Lammy, a annoncé le 25 février la suspension de la plupart des aides au Rwanda, à l’exception des programmes humanitaires destinés aux populations vulnérables. Cette mesure fait suite à la prise des villes de Goma et Bukavu par le M23, soutenu selon Londres par des forces rwandaises.
Le Foreign Office a condamné ces actions comme une « violation inacceptable de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la RDC ». Les fonds suspendus concernent l’aide bilatérale, les formations militaires et les activités commerciales. Londres envisage également de coordonner des sanctions internationales avec ses partenaires.
David Lammy s’est rendu à Kinshasa et à Kigali les 21 et 22 février pour rencontrer les présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame. Il a réaffirmé que seule une solution politique, via les processus de paix de Luanda et Nairobi, pourrait résoudre le conflit.
Le Rwanda a qualifié la décision britannique de « regrettable et irraisonnable », affirmant que Londres avait « choisi son camp ». Kigali estime que ces mesures nuisent aux efforts de paix et compromettent sa sécurité. Le général James Kabarebe, visé par des sanctions américaines, a également dénoncé ces décisions.
Cette crise marque un tournant dans les relations entre les deux pays, autrefois étroites. En juillet 2024, un accord controversé prévoyant l’envoi de migrants irréguliers britanniques au Rwanda avait été suspendu par le nouveau gouvernement de Londres, après un investissement de 280 millions d’euros.
Alors que les tensions persistent, la question reste ouverte : cette décision marque-t-elle la fin de l’idylle entre Londres et Kigali, ou une simple pause dans une relation complexe ?
MN
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