Dans un contexte marqué par une instabilité persistante dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), le tribunal militaire de la garnison de Butembo, dans la province du Nord-Kivu, a condamné à mort 55 militaires des Forces armées de la RDC (FARDC) le 28 février. Ces soldats ont été reconnus coupables de fuite devant l’ennemi, de violation des consignes et de pillage. Le verdict a été rendu à Musienene, dans le territoire de Lubero, une région où les FARDC sont engagées dans des opérations militaires contre divers groupes armés.
Cette décision s’inscrit dans une série de mesures strictes prises par les autorités congolaises pour rétablir la discipline au sein de l’armée. Le colonel Mak Hazukay Mumba, porte-parole des opérations Sokola 1, a expliqué que ces sanctions visent à renforcer l’ordre et à dissuader les comportements indisciplinés. « La discipline est la base de toute armée. Il n’y a pas de place pour l’indiscipline. Nous traquerons tous ceux qui abandonnent le front sans autorisation, qui fuient devant l’ennemi ou qui violent les consignes en pleine opération militaire », a-t-il déclaré.
Parmi les 55 militaires condamnés, trois ont reçu des peines plus légères : deux ont été condamnés à deux ans de servitude pénale, un autre à cinq ans, et un seul a été acquitté. Ces jugements interviennent dans un contexte où les FARDC font face à des défis majeurs dans leur lutte contre les groupes armés actifs dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, notamment le M23 et les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR).
Cette condamnation massive rappelle une décision similaire prise quelques semaines plus tôt. Le 14 février, 212 militaires des FARDC avaient été condamnés à mort pour des crimes graves, dont des meurtres, des viols et des tentatives de meurtre, commis à Bukavu, dans le Sud-Kivu. Ces verdicts sévères soulignent la détermination des autorités congolaises à restaurer l’ordre et à imposer une discipline stricte au sein de l’armée, dans un contexte où les exactions commises par certains éléments des FARDC ont souvent été dénoncées par les organisations de défense des droits de l’homme.
Cependant, ces condamnations à mort soulèvent également des questions sur les méthodes utilisées pour rétablir la discipline et sur les droits des accusés. Alors que la RDC continue de faire face à des défis sécurités majeurs dans l’est du pays, ces mesures radicales illustrent les tensions et les difficultés auxquelles sont confrontées les forces armées congolaises dans leur lutte pour stabiliser la région.
MN
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