Les sanctions économiques imposées au Rwanda commencent à produire leurs effets, avec l’annonce ce lundi de la cessation d’activités de la microfinance Inkingi, l’une des premières institutions financières à subir de plein fouet le retrait des bailleurs internationaux.
Une décision aux conséquences immédiates
La Banque Nationale du Rwanda (BNR) a officiellement confirmé dans un communiqué que la Micro-Finance Inkingi mettra fin à ses opérations à partir du 21 mars 2025. Cette fermeture intervient dans un contexte où plusieurs partenaires financiers internationaux, dont des agences de coopération européenne et américaine, ont suspendu leurs financements en réaction à l’implication présumée du Rwanda dans le conflit à l’est de la RDC.
Un secteur fragilisé par le retrait des bailleurs
- Dépendance aux fonds étrangers : Les microfinances rwandaises, dont Inkingi, reposent en grande partie sur des financements extérieurs.
- Effet domino redouté : D’autres institutions pourraient suivre si les sanctions s’intensifient.
- Impact sur les ménages : Ces structures jouent un rôle clé dans l’accès au crédit pour les petites entreprises et les populations rurales.
Contexte des sanctions internationales
Plusieurs pays, dont la France, les États-Unis et la Belgique, ont récemment adopté des mesures restrictives contre des personnalités et entités rwandaises, accusées de soutenir le M23 en RDC. Ces sanctions comprennent :
✔ Gel des avoirs de responsables politiques et militaires
✔ Suspension des aides budgétaires
✔ Réduction des partenariats économiques
Réactions mitigées à Kigali

Si les autorités rwandaises minimisent l’impact global des sanctions, cette première fermeture montre que certains secteurs vulnérables commencent à en subir les conséquences. La BNR assure « surveiller la situation » et promet des « mesures d’accompagnement », sans préciser lesquelles.
Perspectives inquiétantes
- Risque de contraction du crédit pour les petites entreprises
- Possible crise de confiance dans le système financier local
- Pression accrue si d’autres partenaires se retirent
Cette fermeture pourrait n’être qu’un premier signe de fragilité économique si le conflit en RDC persiste et que les pressions internationales s’accentuent. Le Rwanda est frappé de plein fouet suite à la guerre d’agression que Kagame mène contre la RDC . « Les touristes ne viennent plus, les hôtels sont vides, les prix sur les marchés ont grimpé, la situation est de plus en plus difficile».
La prochaine réaction du gouvernement rwandais et l’éventuelle extension des sanctions à d’autres secteurs (banques, télécoms, infrastructures).
La cessation d’activités de la Micro-Finance Inkingi, annoncée ce lundi par la Banque Nationale du Rwanda, constitue le premier effet visible des sanctions internationales et révèle la vulnérabilité extrême d’une économie rwandaise largement artificielle.
Une économie sous perfusion (40% du budget dépend de l’aide internationale)
- Les sanctions ont immédiatement touché un secteur clé : 40% des microcrédits dépendaient de bailleurs occidentaux (UE, USA, UK)
- La fermeture d’Inkingi laisse 50 000 emprunteurs sans accès au crédit, principalement des petits agriculteurs
- « Sans l’aide étrangère, tout le système financier informel s’effondrerait en 3 mois » analyse un économiste kigalais sous anonymat
Le mirage économique rwandais en chiffres

- Dépendance aux aides :
- 40% du budget national financé par l’extérieur
- 80% de dette/PIB (contre 45% en 2015)
- Pauvreté masquée :
- 50% de la population vit avec <2$/jour
- 65% des Rwandais dépendent de l’agriculture de subsistance
- Dépenses de prestige :
- 120M$/an pour le sponsoring d’Arsenal
- 60M$ pour l’avion présidentiel
Conséquences en cascade attendues
- Secteur bancaire : 3 autres institutions microfinancières sous surveillance renforcée
- Devises : La Banque Centrale puise dans ses réserves (moins de 6 mois d’importations)
- Social : Risque de pénuries sur les produits subventionnés (engrais, médicaments)
L’ombre du conflit congolais
Les sanctions font suite aux preuves accablantes de :
- Soutien rwandais au M23 (rapport ONU de février 2025)
- Pillage systématique des minerais congolais (or, coltan) représentant 30% des exportations rwandaises
À venir :
- La Banque Mondiale examine un gel de 200M$ de prêts
- L’UE pourrait suspendre son fonds de développement (500M€/an)
« Le Rwanda n’est pas un miracle économique mais un château de cartes bâti sur l’aide internationale et le pillage de la RDC », résume un diplomate européen.
Par Basengezi Ntomo, correspondant à Goma
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