Lors d’une réunion stratégique entre les armées congolaise et ougandaise à Bunia, le représentant gouvernemental Muhindo Nzangi a fermement réaffirmé le cadre de la présence militaire ougandaise en RDC. « L’UPDF opère ici sur invitation officielle de notre gouvernement, pas en force d’occupation », a-t-il déclaré, mettant en garde contre les rumeurs circulant sur les réseaux sociaux.
Nzangi a reconnu quelques dysfonctionnements initiaux dans la coordination entre services de renseignement des deux pays, mais assure que ces problèmes techniques sont désormais résolus grâce à un nouveau mécanisme d’harmonisation. « Toute information suggérant des tensions entre nos armées est infondée », a-t-il insisté.
Le représentant congolais a par ailleurs adressé un avertissement sans équivoque aux groupes armés actifs en Ituri : « Les ADF, CODECO, Zaïre et la rébellion Lubanga ont une dernière chance pour déposer les armes. À défaut, ils subiront des frappes militaires décisives. »
Cette déclaration intervient alors que les Opérations Shujaa s’étendent à l’ensemble de la province, avec l’arrivée de 1.500 soldats ougandais supplémentaires et le redéploiement de trois bataillons des FARDC vers les zones les plus critiques de Djugu et Irumu.
Les réactions locales restent partagées, entre espoir d’une amélioration sécuritaire et craintes quant à la durée de la présence ougandaise. Les organisations humanitaires s’inquiètent particulièrement des risques pour les civils dans cette nouvelle phase des opérations.
« Nous ne céderons pas aux campagnes de désinformation qui menacent notre souveraineté », a martelé Nzangi, appelant la population à ne se fier qu’aux communications officielles. Les prochains jours devraient voir se concrétiser les premières patrouilles mixtes et la publication d’un protocole opérationnel détaillé.
Dans un contexte où près de 1,2 million de personnes souffrent d’insécurité alimentaire en Ituri et où 47 localités échappent encore au contrôle de l’État, cette coopération militaire renforcée représente un pari risqué pour Kinshasa, qui devra en démontrer rapidement l’efficacité sur le terrain tout en maintenant sa crédibilité auprès des populations locales.
Par Basengezi Ntomo, correspondant à Goma
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