Jules Alingete : chute d’un homme redouté et controversé

par admin9775

Alors qu’il fut longtemps considéré comme le héros de la lutte contre la corruption en République démocratique du Congo, Jules Alingete, ancien inspecteur général des finances, fait aujourd’hui l’objet de nombreuses attaques dans la presse. Accusé d’avoir perçu des jetons de présence jugés excessifs dans le cadre du projet Sino-Congolais (Sicomines), il se retrouve au centre d’une tempête médiatique. Mais pour ses partisans, il s’agit d’une campagne de déstabilisation orchestrée par les prédateurs du Trésor public qu’il a longtemps combattus.

La renégociation du contrat Sicomines, pilotée sous sa supervision, a pourtant permis à l’État congolais de récupérer près de deux milliards de dollars supplémentaires. Une opération menée publiquement et avec transparence, selon ses défenseurs. « L’acharnement actuel n’est rien d’autre qu’une vengeance de la part de ceux qui ont vu leurs pratiques illicites mises en lumière », commente une source proche du dossier.

Nommé en 2020 par le président Félix Tshisekedi, Jules Alingete avait redonné à l’Inspection générale des finances un rôle central dans la gouvernance étatique. Son approche, fondée sur la transparence et la communication publique des rapports, avait fait trembler bien des figures puissantes du paysage politique et économique congolais. Des entreprises publiques comme la Gécamines, ou encore l’accord sino-congolais signé sous Joseph Kabila, avaient fait l’objet d’audits rigoureux.

Mais ce zèle a suscité des inimitiés profondes, notamment avec l’ancien ministre des Finances, Nicolas Kazadi, démis en juin 2024 après un rapport de l’IGF. Les tensions entre les deux hommes remontent à plusieurs années, et Kazadi n’a pas caché son ressentiment, accusant Alingete d’avoir mené contre lui une véritable « cabale ». Désormais député, il s’en est pris récemment à la gouvernance de Tshisekedi et à la prolifération d’agences publiques, dont certaines étaient directement supervisées par l’IGF.

Alingete a aussi été accusé de partialité par plusieurs personnalités ciblées par ses enquêtes, comme Matata Ponyo, Eteni Longondo ou Tony Mwaba, tous blanchis par la justice mais prompt à dénoncer un usage « politique » de l’IGF. En juillet 2024, la Cour des comptes elle-même avait pointé des irrégularités dans une mission menée par l’IGF à la Gécamines, jetant un doute sur la rigueur de l’institution.

Aujourd’hui, le silence du président Tshisekedi face à la mise à l’écart d’Alingete suscite l’incompréhension. « Il était redouté par les détourneurs de tous bords. Sans lui, qui les arrêtera ? » s’interroge un analyste. Si la rigueur de Jules Alingete a divisé, son départ pourrait marquer un tournant pour la lutte contre la corruption en RDC : celui d’un retour à l’impunité.

Par MN
CONGO PUB Online

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