Le vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur a désigné, ce lundi, Augustin Kayemba pour assurer l’intérim au poste de gouverneur de la province du Kasaï-Oriental. Cette décision intervient dans un contexte de crise politique locale, marquée par la mise en accusation du gouverneur sortant, Jean-Paul Mbuebua, par l’Assemblée provinciale.
Une transition sous le signe de la continuité
Augustin Kayemba, jusque-là vice-gouverneur, n’en est pas à sa première expérience à la tête de l’exécutif provincial. L’année dernière, il avait déjà occupé ce poste par intérim en raison de l’indisponibilité temporaire de son prédécesseur. Médecin de formation, il prend désormais les rênes de la province jusqu’à l’élection d’un nouveau gouverneur par la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Dans un communiqué officiel, le vice-Premier ministre de l’Intérieur a indiqué avoir « pris acte des résolutions portant mise en accusation de Jean-Paul Mbuebua », confirmant ainsi la fin anticipée de son mandat.
Les accusations contre Jean-Paul Mbuebua

Le gouverneur déchu, Jean-Paul Mbuebua, était sous le feu des critiques depuis plusieurs semaines. L’Assemblée provinciale l’a officiellement mis en accusation pour « opacité dans la gestion des fonds publics » et « détournement de deniers destinés aux investissements provinciaux ». Ces fonds, envoyés par le gouvernement central, étaient censés financer des projets de développement dans le Kasaï-Oriental, une région marquée par des défis économiques et infrastructurels majeurs.
Bien que réputé démissionnaire depuis cette mise en accusation, Mbuebua n’avait pas encore officiellement quitté ses fonctions avant la décision du gouvernement central.
Prochaines étapes : vers une élection anticipée ?
La nomination d’Augustin Kayemba comme gouverneur intérimaire ouvre la voie à une transition politique dans la province. Selon les directives du vice-Premier ministre, son mandat sera temporaire, le temps que la CENI organise une élection pour désigner un nouveau chef de l’exécutif provincial.
Cette situation pourrait relancer les débats sur la gouvernance locale et la transparence financière dans les provinces congolaises, alors que plusieurs autres gouverneurs ont fait face à des accusations similaires ces derniers mois.
Par Christel MABAYA
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