L’avocat Moïse Nyarugabo a réagi avec véhémence à la décision du Sénat de lever les immunités de l’ancien président Joseph Kabila, qualifiant cette procédure de « montage » orchestré par l’Auditeur général et la commission Lutundula.
Une procédure jugée partiale
« Je ne suis ni choqué ni surpris par ces montages […] Tous répondent aux ordres », a-t-il déclaré, avant de s’indigner du manque de débat au Sénat : « Aucun sénateur n’a levé son petit doigt pour questionner ce rapport […] La chambre haute a baissé la tête. »
Un double standard dénoncé
Nyarugabo a contrasté cette décision avec le traitement réservé à Jean-Pierre Bemba sous Kabila : « Pendant dix ans en prison, ces mêmes sénateurs ont refusé de lever ses immunités […] Pourtant, les raisons politiques et juridiques existaient. »
Un avertissement historique
Citant Thomas Jefferson, il a lancé : « Ceux qui renoncent à leur liberté pour un peu de sécurité temporaire ne méritent ni l’un ni l’autre. » Tout en reconnaissant les pressions subies par les sénateurs (« on vous a menacés, intimidés »), il les a exhortés : « Vous auriez pu faire mieux. Le temps restera le juste juge. »
Cette sortie intervient alors que la levée des immunités de Kabila ouvre la voie à des poursuites judiciaires, dans un climat politique marqué par des règlements de comptes entre l’ancien et l’actuel régime.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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