Les députés ont approuvé ce vendredi un important projet de loi visant à restructurer la Police Nationale Congolaise pour les cinq prochaines années. Ce texte législatif, qui a fait l’objet de vifs débats en séance plénière, prévoit des transformations majeures de l’institution policière.
Le budget alloué à cette réforme a été revu à la hausse lors des discussions parlementaires. Initialement fixé à 6.793 milliards de francs congolais, soit environ 2.299 milliards de dollars américains, il a été augmenté de 11% pour atteindre 7.543 milliards de francs congolais, équivalant à 2.553 milliards de dollars. Cette enveloppe financière substantielle permettra de mettre en œuvre un vaste programme de modernisation.
Parmi les mesures phares figure la construction de 1.046 nouveaux commissariats répartis sur l’ensemble du territoire national. Le volet formation bénéficiera également d’un important coup d’accélérateur avec la création de deux écoles de police supplémentaires, portant leur nombre total à six établissements. Le programme prévoit par ailleurs de former entre 5.000 et 10.000 agents spécialisés au cours des cinq prochaines années.
La réforme entend également doter chaque province de deux garages spécialisés pour la maintenance des véhicules de police, tout en redynamisant les unités canines. Un accent particulier sera mis sur le renforcement des relations entre la police et la population, ainsi que sur l’amélioration des mécanismes de redevabilité.
Le député Rubens Mikindo Muhima, président de la Commission Défense et Sécurité, a présenté le rapport final après avoir intégré les différentes propositions d’amendements formulées par ses collègues parlementaires. Le texte adopté sera prochainement transmis au Sénat pour une seconde lecture avant sa promulgation définitive par le chef de l’État.
Cette réforme structurelle s’inscrit dans le cadre plus large de la modernisation du secteur de la sécurité en République Démocratique du Congo. Elle vise à professionnaliser les forces de police, à améliorer leurs conditions de travail et à restaurer la confiance des citoyens envers cette institution essentielle à la stabilité du pays.
Les observateurs politiques soulignent l’importance de cette initiative qui intervient dans un contexte marqué par des défis sécuritaires complexes dans plusieurs régions du pays. La mise en œuvre effective de ce programme débutera en 2026, après son adoption définitive par les deux chambres du Parlement et sa promulgation par le président de la République.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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