Les autorités provinciales ont fermement nié, ce lundi, les informations faisant état d’un massacre de plus de 300 civils dans la région de Moba, après une nuit de violences présumées. Le gouverneur Christian Kitungwa assuré qu’aucune exaction n’avait été constatée, mettant en garde contre la propagation de fausses nouvelles susceptibles d’attiser les tensions communautaires.
Une rumeur virale, un démenti officiel
Ces derniers jours, des publications virales sur les réseaux sociaux affirmaient qu’une attaque meurtrière avait visé des civils dans la zone de Moba, région régulièrement en proie aux incursions de milices armées. Ces allégations, relayées massivement, ont provoqué une vague d’indignation à travers le pays.
« Après des vérifications approfondies sur le terrain, aucun incident de cette nature n’a été enregistré dans la nuit du samedi à dimanche », a déclaré le gouverneur, qualifiant ces informations de « totalement infondées et irresponsables ».
Une région sous tension
La zone de Moba, frontalière du lac Tanganyika, est depuis plusieurs années le théâtre d’affrontements récurrents impliquant des groupes armés locaux et transfrontaliers. Si des massacres y ont déjà été documentés par des ONG et médias indépendants, les autorités insistent sur la nécessité de ne pas céder à la panique.
« Certains acteurs manipulent l’information pour semer la peur et diviser les communautés », a accusé le gouverneur, sans toutefois désigner de responsables précis.
La désinformation, un « carburant » des crises
Face à la rapidité de propagation des rumeurs, les autorités appellent à la prudence, soulignant que la désinformation peut exacerber les tensions dans une région déjà marquée par des clivages ethniques et des rivalités politiques.
Des observateurs locaux, cependant, notent que la défiance d’une partie de la population envers les déclarations officielles complique la tâche des autorités. « Quand des violences ont réellement eu lieu par le passé, les gens ont du mal à croire les démentis, même s’ils sont vérifiés », explique un activiste de la société civile sous couvert d’anonymat.
Les organisations de vérification des faits (fact-checking) tentent de retracer l’origine de ces rumeurs, tandis que les forces de sécurité affirment renforcer leur présence dans la zone pour prévenir toute escalade.
Par Pascal Numbi, correspondant à Lubumbashi
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