Dix-sept mois après son évasion qui avait lancé un cycle de violence en Équateur, l’ennemi public numéro 1 en Équateur a été capturé, mercredi 25 juin, par les forces de l’ordre. Il était à la tête du groupe narco des Choneros, l’un des deux plus importants et dangereux du pays qui travaillait avec le cartel mexicain de Sinaloa et avait fait de l’Équateur le premier exportateur mondial de cocaïne.
José Adolfo Macias, alias « Fito », est tombé dans la ville de Manta, dans la province de Manabi où a été créé le clan des « Choneros » qu’il dirigeait depuis la clandestinité. C’est dans une cache étroite pour un homme de sa corpulence que José Adolfo Macias a été capturé dans une villa appartenant à l’un de ses proches. Pour y entrer, il fallait activer un mécanisme faisant glisser de côté une partie du plancher sous une table de travail de la cuisine, rapporte notre correspondant à Quito, Éric Samson.
Une information que visiblement détenaient les autorités, selon le ministre de l’Intérieur John Reimberg. « Cette opération de plus de dix heures est un grand succès. Les forces armées ont reçu une information d’Intelligence et le bloc de sécurité s’est déplacé à Manta où Fito a été découvert dans un bunker qu’il avait fait construire », s’est félicité le ministre.
« Fito » était armé mais a choisi de ne pas résister ainsi que les quatre hommes qui assuraient sa sécurité. José Adolfo Macias a été transféré dans une prison de haute sécurité de Guayaquil.
Le président Noboa, sur son compte X, n’a pas caché son désir de l’extrader rapidement aux États-Unis où une cour de justice de Brooklyn l’accuse de sept délits liés au trafic de drogues et d’armes en alliance avec le cartel mexicain de Sinaloa. Il s’agit d’une victoire politique majeure pour le président Daniel Noboa qui n’a pas manqué de l’attribuer à sa nouvelle loi réorganisant les services de renseignement du pays et qui permet d’intercepter les communications privées sans contrôle judiciaire.
En janvier 2024, après l’évasion de Fito du quartier de haute sécurité d’une prison de Guayaquil, l’état d’urgence avait été déclaré en Équateur. L’évasion avait été accompagnée de mutineries dans les prisons, de prises d’otage de gardiens, d’attentats à la voiture piégée et de l’attaque d’un canal de télévision… Adolfo Macias purgeait alors, depuis 2011, une peine de 34 ans de prison pour délinquance organisée, trafic de drogues et assassinat. Il dirigeait le clan des Choneros, composé de plus de 10 000 hommes.
RFI