Jean-Marc Kabund, président de l’Alliance pour le Changement (A.Ch) et coordonnateur de la Coalition de la Gauche congolaise, a réagi à l’accord de paix signé entre la RDC et le Rwanda sous médiation américaine. Dans une déclaration publiée ce dimanche 29 juin 2025, le leader politique a adopté une position nuancée tout en soulignant l’urgence d’un dialogue national.
Une avancée à consolider
Kabund reconnaît la portée symbolique de l’accord : « Bien qu’il comporte des incohérences, des insuffisances et des zones d’ombre, nous estimons qu’il constitue un pas dans la bonne direction ». Il rappelle cependant que son parti avait depuis longtemps identifié deux conditions indispensables à une paix durable : un dialogue sincère RDC-Rwanda aboutissant au retrait des troupes étrangères, et surtout un véritable dialogue entre Congolais.
L’impératif du dialogue national
Le leader de gauche insiste particulièrement sur ce second point : « Le moment est venu pour les Congolais de se parler ». Pour lui, la crise sécuritaire à l’Est ne doit pas occulter les autres défis majeurs – politique, social, électoral et moral – qui menacent la stabilité du pays. Il plaide pour une concertation nationale « inclusive et sincère » visant à établir une cohésion durable et préparer des élections crédibles dans les délais constitutionnels.
Mise en garde et appel à la vigilance
Kabund appelle à une application stricte de l’accord sans complaisance : « Nous en appelons au garant de l’accord pour veiller à son respect scrupuleux ». Il met en garde contre certains pièges qu’il détecte dans le texte, sans toutefois les préciser, et souligne que la paix réelle ne pourra émerger que si la classe politique congolaise parvient à « se parler, se comprendre et agir ensemble pour l’intérêt national ».
Perspective historique
Cette prise de position intervient alors que la RDC traverse une période cruciale de son histoire. Kabund, figure majeure de l’opposition, semble vouloir positionner son mouvement comme force de proposition, entre reconnaissance des avancées diplomatiques et exigence de réformes internes. Son insistance sur le dialogue intercongolais reflète une préoccupation partagée par de nombreux observateurs : aucun accord extérieur ne pourra résoudre seul les divisions internes qui minent le pays depuis des décennies.
La balle est désormais dans le camp des acteurs politiques congolais, sommés de dépasser leurs clivages pour donner corps à cette vision d’une paix globale, à la fois internationale et nationale.
Par Marius Bopenga
CONGO PUB Online
