Le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a adopté un ton conciliant et optimiste lors d’une récente interview évoquant le désengagement et la neutralisation des Forces démocratiques de libération du Rwanda (#FDLR). Cette posture, jugée plus apaisée que ses précédentes prises de parole, laisse entrevoir une volonté commune entre Kinshasa et Kigali d’inscrire la paix au cœur de leurs discours publics, afin de favoriser une stabilité durable dans la région.
Interrogé sur les solutions envisagées pour résoudre les tensions sécuritaires entre les deux pays, le ministre a rappelé l’existence du CONOPS (Concept of Operations), un plan annexé à l’accord de Luanda signé l’année dernière. « Nous avons convenu d’un texte prévoyant la neutralisation des FDLR, ce qui permettrait au Rwanda de lever ses mesures défensives. Un délai de 90 jours avait même été fixé. Si la volonté politique est là, cela ne pose pas de problème », a-t-il déclaré.
Toutefois, cette position semble en contradiction avec celle exprimée par son homologue congolais, la ministre Kayikwamba, qui affirmait récemment que le désengagement des mesures défensives rwandaises devait précéder la neutralisation des FDLR. Réagissant à cette divergence, Nduhungirehe a invité à « relire le CONOPS », soulignant que le document était clair et que les deux parties l’avaient préalablement accepté.
Malgré cet optimisme affiché, le ministre rwandais a rappelé les obstacles persistants, notamment l’intégration passée de combattants FDLR au sein de l’armée congolaise (FARDC). « Nous espérons que les facilitateurs nous aideront à appliquer cet accord », a-t-il conclu, laissant entendre que la mise en œuvre effective des engagements nécessitera une médiation renforcée.
Cette sortie, plus mesurée que d’habitude, pourrait marquer un tournant dans la communication entre les deux pays, longtemps marquée par la méfiance. Reste à savoir si les actes suivront les paroles.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
CONGO PUB Online