Les ministres de l’Intérieur du Rwanda et de la République démocratique du Congo, Vincent Biruta et Jacquemain Shabani respectivement, participent activement aux pourparlers de paix à Doha. Ces discussions, organisées sous l’égide du Qatar avec le soutien des États-Unis, de l’Union africaine et du Togo comme observateurs, représentent une étape clé dans la mise en œuvre de l’accord de Washington signé le 27 juin dernier.
Selon des informations obtenues par RFI, la présence des deux ministres répond à une invitation formelle du médiateur qatarien. Cette participation de haut niveau, vivement souhaitée par Washington depuis fin juin, vise à donner une impulsion décisive au processus de paix. Les négociations actuelles se concentrent sur la résolution des causes profondes du conflit dans l’est de la RDC, un dossier complexe nécessitant selon les experts un engagement soutenu et une approche réfléchie.
Des sources bien informées révèlent qu’en mai dernier, le Qatar avait déjà soumis un projet d’accord de paix aux différentes parties. Ce document a depuis fait l’objet de plusieurs révisions à l’issue de consultations approfondies à Doha. L’objectif prioritaire des médiateurs consiste désormais à rapprocher les positions divergentes en vue d’aboutir à un accord durable, conditionné au strict respect des engagements par toutes les parties concernées.
Dans un développement parallèle, une source congolaise proche des négociations a confié à l’Agence Congolaise de Presse que le groupe armé M23, soutenu par Kigali selon plusieurs rapports internationaux, réclamerait l’administration exclusive des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu pour une période de huit ans. Cette demande inclurait le contrôle total des aspects administratifs, sécuritaires, économiques et politiques de ces deux régions riches en ressources minières.
Ces révélations suscitent de vives inquiétudes parmi les observateurs, confirmant les craintes d’une possible mainmise déguisée sur ces territoires stratégiques. La position du M23, perçue comme excessive par de nombreux analystes, risque selon eux de compliquer davantage les négociations déjà délicates.
Le président américain Donald Trump a annoncé l’organisation prochaine d’un sommet à la Maison Blanche réunissant les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame. Cette rencontre viserait à finaliser l’accord de paix, bien que certaines questions sensibles, comme le statut du M23, ne figurent pas explicitement dans le document actuel.
Alors que le processus diplomatique se poursuit, la communauté internationale reste attentive à l’évolution de ces négociations qui pourraient marquer un tournant décisif dans la résolution d’un conflit qui dure depuis près de trois décennies dans la région des Grands Lacs. Les prochains jours devraient apporter des éclaircissements sur la faisabilité d’un compromis acceptable par toutes les parties impliquées.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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