Ce jeudi 10 juillet 2025, lors de la présentation du document préparatoire des Églises d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine en prélude à la COP30 au Vatican, le cardinal Fridolin Ambongo a vivement critiqué l’accord récent entre la RDC et les États-Unis. L’archevêque métropolitain de Kinshasa a fustigé ce qu’il a qualifié de « solution de Trump », la comparant à une approche similaire qui avait échoué en Ukraine.
« Alors que nos communautés manquent d’eau potable, la course aux minerais stratégiques alimente la prolifération des groupes armés en Afrique », a déclaré le cardinal Ambongo devant l’assemblée. Il a particulièrement visé la proposition américaine visant à échanger les minerais du Nord-Kivu et du Sud-Kivu contre une médiation entre la RDC et le Rwanda, une formule que l’ancien président américain avait tenté sans succès dans le conflit russo-ukrainien.
Le prélat congolais a exprimé sa frustration face à ce qu’il considère comme des solutions imposées : « Il a tenté cette approche en Ukraine. Ça n’a pas fonctionné. Mais chez nous, tout le monde s’inquiète, tout le monde a peur de Trump ». Avant de conclure avec fermeté : « Assez de fausses solutions, assez de décisions prises sans écouter les populations concernées ».
Cet accord controversé, qui évite soigneusement la question du M23 – principal groupe armé responsable des massacres dans l’est de la RDC – impose notamment à Kinshasa de localiser et neutraliser les FDLR, une milice à majorité tutsi que le régime rwandais présente comme une menace à sa sécurité.
Donald Trump a pour sa part annoncé mercredi 9 juillet que les présidents Tshisekedi et Kagame seraient reçus à la Maison Blanche dans les deux prochaines semaines pour finaliser l’accord. « Ils sont en guerre depuis 30 ans, avec des millions de morts. Nous sommes très heureux d’avoir pu résoudre ce problème », a déclaré l’ancien président américain.
Cette sortie médiatique du cardinal Ambongo intervient alors que la communauté internationale reste divisée sur l’efficacité réelle de cet accord, certains y voyant une avancée diplomatique, d’autres une simple formalisation des intérêts économiques américains dans la région des Grands Lacs.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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