Dans une tribune publiée ce mercredi, l’ancien Premier ministre et figure politique Adolphe Muzito a livré une analyse acerbe de la situation de l’opposition congolaise, tout en proposant des pistes de sortie de crise pour la démocratie du pays.
Une opposition en panne de projet
« Où en est l’opposition congolaise aujourd’hui ? », interroge Muzito en préambule de son texte. Selon lui, « la démocratie congolaise est en panne de projet alternatif structuré ». Face à ce constat d’échec, l’ancien chef du gouvernement estime que « la responsabilité d’initier des réformes incombe aujourd’hui au pouvoir en place ».
Quatre modes d’action, quatre échecs
Le leader politique dresse un bilan sans appel des différentes stratégies employées par l’opposition :
- La rébellion : « Une option désormais marginale et condamnée par l’histoire récente du pays »
- Les marches pacifiques : « Mal organisées et peu suivies, elles se heurtent à l’indifférence populaire »
- Les élections : « Faibles résultats, traduisant un déficit de stratégie, d’unité et d’ancrage populaire »
- Le dialogue : « Utilisé non comme instrument de compromis, mais comme raccourci pour forcer l’entrée au pouvoir »
Appel à un véritable dialogue national
Face à cette impasse, Muzito propose une solution : « Le pouvoir en place gagnerait à organiser un dialogue national, non pas de façade, mais véritablement inclusif, pour faire émerger une nouvelle architecture politique, économique et sociale. »
Une opposition « prisonnière d’un syncrétisme contre-productif »
L’ancien Premier ministre dénonce particulièrement ce qu’il qualifie de « syncrétisme contre-productif » au sein de l’opposition, où se mêleraient « sans hiérarchie claire toutes les formes d’expression possibles ». Cette absence de ligne directrice expliquerait selon lui les échecs répétés des forces d’opposition.
Réactions attendues
Cette tribune intervient dans un contexte politique tendu en RDC, où l’opposition peine à se structurer face au pouvoir en place. Les propositions de Muzito, connu pour ses positions modérées, pourraient relancer le débat sur la nécessité d’une refonte du paysage politique congolais.
Les observateurs s’attendent maintenant à voir comment les différents acteurs politiques vont réagir à cette analyse qui, sans ménager l’opposition, appelle aussi le pouvoir à prendre ses responsabilités pour sortir le pays de l’impasse politique actuelle.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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