Le Chef d’État-Major Général des FARDC, le Général Jules Banzamba Lembwe, a pris une mesure exceptionnelle ce lundi en suspendant immédiatement toutes les autorisations de sortie du territoire pour les officiers de l’armée congolaise. Cette décision, consignée dans un télégramme officiel, s’applique à l’ensemble des commandants d’unités et des états-majors sans exception.
Le document précise clairement qu’à compter de ce jour, tout déplacement à l’étranger est formellement interdit jusqu’à nouvel ordre. Les commandements militaires ont reçu des instructions strictes pour faire appliquer rigoureusement cette mesure, impliquant l’annulation ou le report de tous les voyages prévus.
Plusieurs raisons expliqueraient cette décision inédite. Selon des sources militaires, il s’agirait avant tout de maintenir l’ensemble du commandement opérationnel sur le territoire national, alors que les tensions sécuritaires persistent dans l’Est du pays. La mesure permettrait également de prévenir toute fuite d’informations sensibles et de renforcer la discipline interne au sein des FARDC.
Les conséquences sont immédiates pour les officiers concernés. Stages à l’étranger, missions officielles et permissions hors des frontières doivent être annulés sans délai. Cette décision intervient dans un contexte géopolitique particulièrement sensible, marqué par le procès de l’ancien président Kabila, les négociations délicates avec le M23 et l’évolution des tensions dans la région des Grands Lacs.
Les observateurs s’interrogent désormais sur la durée de cette mesure exceptionnelle et ses éventuelles dérogations, notamment pour des raisons humanitaires ou médicales. Le Général Banzamba, par cette initiative radicale, envoie un message clair tant à la hiérarchie militaire qu’aux partenaires internationaux de la RDC : en cette période cruciale, l’armée congolaise se recentre sur ses priorités nationales et renforce son dispositif interne.
Cette décision sans précédent pourrait marquer un tournant dans la gestion des FARDC, alors que le pays traverse une phase particulièrement sensible de son histoire politico-militaire. La durée de cette suspension et ses impacts réels sur les relations militaires internationales de la RDC restent à évaluer dans les prochaines semaines.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
CONGO PUB Online