Nairobi a accueilli ce vendredi 1er août 2025 une réunion cruciale des coprésidents de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) pour harmoniser les stratégies régionales de stabilisation de l’Est de la République démocratique du Congo. Présidée conjointement par William Ruto, président kényan et chef en exercice de l’EAC, et Emmerson Mnangagwa, président zimbabwéen et leader de la SADC, cette rencontre s’inscrit dans le sillage des récents accords de Washington et de Doha.
Une architecture institutionnelle unifiée
Les décisions majeures issues de ce sommet comprennent :
- La fusion immédiate des structures de l’EAC, de la SADC et de l’Union africaine, y compris les mécanismes de médiation et de facilitation
- La création d’un secrétariat technique conjoint basé à Addis-Abeba sous la direction de l’Union africaine
- L’élaboration de termes de référence unifiés pour les médiateurs et facilitateurs régionaux
Contexte diplomatique récent
Cette initiative régionale fait suite à deux avancées significatives :
- L’accord de paix RDC-Rwanda du 27 juin à Washington sous médiation américaine
- La déclaration de principes du 22 juillet à Doha entre le gouvernement congolais et la rébellion du M23, facilitée par le Qatar
Prochaines étapes
Un sommet extraordinaire virtuel est prévu dans les sept jours, élargi à d’autres chefs d’État des deux régions. Ce sommet devra valider les nouvelles structures et examiner les progrès accomplis dans la mise en œuvre des accords.
Défis persistants sur le terrain
Malgré ces avancées diplomatiques, plusieurs obstacles subsistent :
- Les mesures de confiance prévues dans la déclaration de Doha tardent à se concrétiser
- Le calendrier serré (négociations avant le 8 août, signature avant le 17 août) semble compromis
- La coordination entre les différents processus diplomatiques reste complexe
Perspectives
Les observateurs soulignent l’urgence d’une mise en œuvre effective des décisions prises à Nairobi pour :
- Éviter l’échec du processus de paix
- Maintenir la dynamique positive initiée à Washington et Doha
- Garantir la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC
Ce sommet marque une étape importante dans la recherche d’une solution africaine à la crise des Grands Lacs, tout en s’inscrivant dans le cadre plus large des initiatives internationales récentes. La prochaine semaine sera cruciale pour évaluer la capacité des différents acteurs à transformer ces engagements politiques en actions concrètes sur le terrain.
Par Basengezi Ntomo, correspondant à Goma
CONGO PUB Online