L’ancien Premier ministre congolais Augustin Matata Ponyo Mapon serait « en sécurité » après avoir été « contraint à l’exil », a annoncé samedi Francklin Tshamala, secrétaire général du parti Leadership et Gouvernement pour le Développement (LGD). Cette déclaration fait suite à la condamnation par défaut de l’opposant en mai dernier dans l’affaire du projet agro-industriel de Bukangalonzo.
Lors d’une conférence de presse à Kinshasa, M. Tshamala a révélé avoir eu un contact téléphonique avec Matata Ponyo : « Il nous a confirmé avoir dû quitter le pays face aux violations constitutionnelles dont il était victime ». Le lieu exact de son exil n’a pas été divulgué, le parti promettant de « le communiquer en temps voulu ».

Le LGD dénonce avec virulence le procès de l’ancien chef du gouvernement, qualifiant le verdict de la Cour constitutionnelle d' »inconstitutionnel » et de « honte pour une justice devenue instrument du pouvoir exécutif ». Le parti affirme que durant quatre années de procédure, Matata Ponyo et sa famille auraient subi des « pressions morales et physiques systématiques ».
Parmi les allégations formulées :
- Confiscation de 2 millions USD appartenant au cabinet d’études de Matata
- Mise sous surveillance illégale de son domicile
- Perquisitions violentes et destruction de biens personnels
- Refus d’autorisation de soins médicaux à l’étranger
- Confiscation du passeport de sa fille étudiante
- Interdiction de sortie du territoire pour son épouse
Condamné à 10 ans de travaux forcés pour détournement de 245 millions USD, Matata Ponyo avait disparu des radars le 21 mai, lendemain du verdict. Son parti assure qu’il poursuivra son combat politique depuis l’exil, en coordination avec l’opposition intérieure, et soutient les initiatives de médiation des leaders religieux.
Cette affaire relance le débat sur l’état de droit en RDC, alors que le pouvoir est accusé d’utiliser la justice comme arme politique contre ses opposants. Le LGD appelle à une mobilisation pour « refonder notre capacité d’action collective au service de l’intérêt national ».
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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