La communauté hutue congolaise a lancé un cri d’alarme ce mercredi 13 août 2025, dénonçant une campagne de violences systématiques à son encontre dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Dans une déclaration solennelle adressée aux autorités congolaises et à la communauté internationale, elle dénonce les récents massacres perpétrés à Binza, dans le territoire de Rutshuru (Nord-Kivu), et exige des mesures urgentes pour protéger sa survie.
Une persécution de longue date
Selon le document, les Hutus congolais subissent des guerres d’agression répétées depuis plus de trente ans, marquées par des interventions étrangères et des conflits armés ayant causé des milliers de morts. La destruction de leurs moyens de subsistance et de leurs infrastructures aurait plongé cette communauté dans une précarité extrême.
La situation actuelle est décrite comme « critique et intolérable », avec les massacres de Binza cités comme l’un des pires exemples de violence ciblée. Des témoignages et rapports d’organisations crédibles font état d’exécutions sommaires, de déplacements forcés et de spoliations massives de terres.
Le Rwanda et le M23 pointés du doigt
Sans ambigüité, la déclaration accuse l’armée rwandaise et ses supplétifs du M23 d’être les principaux responsables de ces exactions, qualifiées de violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire.
Quatre revendications clés
Face à cette crise, la communauté hutue congolaise formule quatre demandes urgentes :
- Protection internationale : Déploiement immédiat d’un mécanisme de protection pour les civils hutus dans l’Est de la RDC.
- Enquêtes indépendantes : Mission d’enquête de l’ONU et des instances régionales (UA, SADC) pour identifier les responsables des massacres, notamment à Binza.
- Reconnaissance des crimes : Qualification officielle des persécutions subies depuis trente ans comme crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
- Réparations pour les victimes : Restitution des terres spoliées et reconstruction des infrastructures détruites.
Un « génocide silencieux » à empêcher
La déclaration se conclut par un appel pressant à la mobilisation internationale, avertissant que sans action rapide, cette crise pourrait se muer en un « génocide silencieux ». Elle rappelle que la souffrance des Hutus congolais mérite la même attention que les autres urgences humanitaires mondiales.
Contexte régional
Cette alerte intervient dans un climat de tensions croissantes entre la RDC et le Rwanda, accusé depuis des années de soutenir des groupes armés, dont le M23. Malgré les dénégations de Kigali, plusieurs rapports d’experts de l’ONU ont corroboré ces accusations. La communauté internationale, souvent critiquée pour son inaction, est une nouvelle fois interpellée.
Prochaines étapes
Les organisations de défense des droits de l’homme et les diplomates suivent de près la situation, alors que Kinshasa pourrait saisir la Cour pénale internationale (CPI). Reste à savoir si cette fois, les mots seront suivis d’actes concrets.
Par Marius Bopenga
CONGO PUB Online