En Bolivie, les résultats préliminaires du premier tour de l’élection présidentielle sont tombés. La gauche, au pouvoir depuis 20 ans, a été éliminée et deux candidats de droite participeront au second tour en octobre. L’un d’entre eux, Rodrigo Paz Pereira, est la grande surprise du scrutin. Les deux gagnants s’affronteront lors d’un second tour le 19 octobre prochain.
C’est une élection historique en Bolivie, écrit notre correspondant à La Paz, Nils Sabin. Tout d’abord, un second tour d’élection présidentielle aura lieu pour la première fois dans l’histoire du pays. Et ce ne sont pas un mais deux candidats de droite qui s’y affronteront.
Le candidat en tête, Rodrigo Paz Pereira, est la grande surprise de ce premier tour, aucun sondage ne prédisait qu’il obtiendrait plus 10 % des voix, et pourtant ce 17 août, il a remporté 31% des suffrages. Rodrigo Paz Pereira, fils de Jaime Paz Pereira, président du pays entre 1989 et 1993, semble avoir profité d’un vote rejet de la gauche et de certains candidats de droite.
Quant au deuxième candidat qualifié, Jorge « Tuto » Quiroga, c’est une figure bien connue de la politique bolivienne, car il a été président du pays entre 2001 et 2002, il a un profil assez conservateur. Le millionnaire Samuel Doria Medina, favori dans tous les sondages jusqu’à il y a une semaine, est en revanche relégué à la troisième place avec 19,8% des voix.
Débâcle pour la gauche
La gauche, qui gouverne depuis 20 ans, elle, subit une véritable débâcle. Son premier candidat, n’arrive que 4ᵉ avec 8% des suffrages et le candidat du MAS, le parti au pouvoir, n’obtient que 3,2%. Quant au vote nul, promu par l’ex-président Evo Morales et ses partisans, il s’élève à près de 18 %, un record dans le pays.
Le scrutin s’est déroulé dans un contexte de grave crise économique marqué par une pénurie chronique de dollars et de carburant, écrit l’AFP, tandis que l’inflation annuelle avoisine les 25%, un niveau inédit depuis 17 ans. Les candidats de droite ont promis de rompre avec le modèle étatiste instauré par Evo Morales. Sous sa présidence, la pauvreté a reculé et le PIB triplé, mais la chute des revenus gaziers depuis 2017 a plongé le pays dans la crise.
RFI