Le 45ème Sommet ordinaire des chefs d’État et de gouvernement de la SADC, ouvert ce dimanche à Madagascar, a vu la crise sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo s’imposer comme principal sujet de discussion, reléguant au second plan les thèmes officiels de l’industrialisation et de la transition énergétique.
La délégation congolaise, conduite par le vice-Premier ministre et ministre de la Défense Guy Kabombo Mwadianvita en l’absence du président Tshisekedi, a vivement interpellé ses pairs sur la persistance des attaques armées malgré les accords de paix de Washington signés en juin 2025 et les pourparlers en cours à Doha. « Nos populations continuent de souffrir alors que des solutions politiques ont été engagées », a déclaré le ministre congolais devant l’assemblée des dirigeants régionaux.
Les débats ont révélé des positions contrastées parmi les membres de la SADC. L’Afrique du Sud et l’Angola ont plaidé pour un renforcement immédiat de la mission régionale SAMIDRC déployée en RDC, tandis que la Tanzanie et le Mozambique ont privilégié la voie diplomatique. Le Zimbabwe, traditionnellement proche du Rwanda, a adopté une position plus réservée.
En marge des discussions sur la sécurité, les dirigeants ont tout de même avancé sur les dossiers économiques, notamment l’adoption d’un plan régional pour les énergies renouvelables et la création d’une réserve céréalière commune. Le projet de corridor ferroviaire Lobito reliant l’Angola à la Zambie via la RDC a également été examiné.
Les observateurs attendent désormais le communiqué final du sommet, qui devrait préciser les mesures concrètes que la SADC entend prendre pour soutenir la RDC face à l’insécurité dans ses provinces orientales. La crédibilité de l’organisation régionale se joue en partie sur sa capacité à apporter des réponses collectives à cette crise persistante.
Fondée en 1992 et basée à Gaborone au Botswana, la SADC regroupe 16 pays d’Afrique australe et centrale avec pour mission de promouvoir l’intégration économique et la stabilité régionale. Ce sommet d’Antananarivo aura montré que la question sécuritaire demeure un préalable indispensable à tout développement économique ambitieux.
Par Marius Bopenga
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