Lors d’une tournée régionale ambitieuse, le Qatar a signifié son intention de devenir un partenaire économique de premier plan pour plusieurs pays d’Afrique Centrale, Australe et de l’Est. Riches en ressources minières et en potentialités diverses, ces nations suscitent l’intérêt croissant de l’émirat, qui promet des « partenariats gagnant-gagnant » et annonce des investissements se chiffrant en milliards de dollars.
La RDC, joyau convoité des investissements qataris
Parmi les destinations phares de cette tournée, la République Démocratique du Congo se distingue par son immense potentiel. Qualifiée de « scandale géologique », la RDC assure environ 70% de la production mondiale de cobalt – un minerai stratégique pour la transition énergétique – et regorge de nombreuses autres ressources. Le Qatar entend y investir plus de 20 milliards de dollars, non seulement dans le secteur minier, mais aussi dans une quinzaine d’autres domaines incluant l’agriculture, les hydrocarbures, les infrastructures, la santé et le tourisme.
Des engagements régionaux diversifiés
Les autres pays visités bénéficieront également d’enveloppes substantielles :
- En Zambie, un accord de 19 milliards de dollars a été signé avec Al-Mansour Holding, couvrant les secteurs des mines, de l’énergie, de l’agriculture et des transports.
- Le Burundi a obtenu des promesses d’investissement dans les infrastructures, les mines et les services financiers.
- Le Botswana a attiré l’intérêt qatari pour ses ressources diamantifères, cuprifères et hydrocarbures.
Une stratégie qui dépasse le seul cadre économique
Cette offensive économique s’accompagne d’une diplomatie active. Le Qatar s’est impliqué dans la résolution des conflits dans l’Est de la RDC, accueillant des pourparlers de paix et jouant un rôle de médiateur. Cette approche illustre sa volonté de combiner investissements et stabilisation régionale pour garantir la pérennité de ses projets.
Contexte géopolitique : rivalités et diversification
Cette initiative s’inscrit dans un double contexte :
- La concurrence entre puissances du Golfe – Arabie Saoudite, Émirats Arabes Unis et Qatar – qui rivalisent d’influence en Afrique.
- La nécessité pour le Qatar de diversifier ses investissements via son fonds souverain (QIA, 557 milliards d’actifs) au-delà des hydrocarbures, en misant sur le potentiel de croissance africain.
Avec cette stratégie, Doha aspire à renforcer son empreinte diplomatique et économique sur le continent, se présentant comme un partenaire de long terme capable d’apporter capitaux, expertise et stabilité. Les retombées de cette tournée dessineront les contours de la nouvelle influence qatarie en Afrique.
Par Marius Bopenga
CONGO PUB Online