La Fondation Thabo Mbeki organise prochainement la deuxième édition du Dialogue africain sur la paix et la sécurité, conviant l’ensemble des acteurs clés de la crise en République démocratique du Congo (RDC). Parmi les invités figurent des représentants du gouvernement congolais, des leaders de l’opposition, des rebelles armés, des religieux et des membres de la société civile.
Dans une invitation signée par son directeur Max Boqwana, la fondation a explicitement invité des personnalités politiques de premier plan, dont l’ancien président Joseph Kabila, Moïse Katumbi, Martin Fayulu – qui devrait faire le déplacement –, Seth Kikuni et Antipas Mbusa Nyamwisi. La présence de représentants des groupes armés, tels que Corneille Nangaa (Alliance Fleuve Congo) et Thomas Lubanga (Convention pour la révolution populaire), suscite déjà des débats.
Les Églises congolaises, représentées par Donatien Nshole (CENCO) et Eric Nsenga (ECC), ainsi que des figures de la société civile comme Jean-Jacques Lumumba et Bienvenu Matumo (LUCHA), sont également attendues.
Ce dialogue ambitionne d’aborder les défis sécuritaires en Afrique australe et la crise persistante dans l’est de la RDC. Il se tiendra à l’hôtel Mount Grace, au nord-ouest de Johannesburg, et vise à favoriser des échanges directs entre Congolais sur les causes profondes du conflit.
Cependant, la participation reste incertaine, notamment côté gouvernemental. Kinshasa affiche une méfiance certaine envers Thabo Mbeki, dont l’analyse du conflit – mettant en cause la gestion interne congolaise plutôt que les seuls facteurs externes – déplaît aux autorités. L’ancien président sud-africain est perçu comme favorable à Joseph Kabila, ce qui pourrait influencer l’engagement des proches de Félix Tshisekedi.
Malgré ces tensions, la fondation mise sur la legacy de Mbeki, artisan des accords de Sun City et des négociations post-apartheid, pour impulser une dynamique de dialogue panafricain et endogène.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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