La tension est à son comble à Kinshasa où les forces de sécurité ont violemment dispersé dans la nuit des partisans de l’ancien ministre de la Justice Constant Mutamba, à quelques heures du verdict très attendu de la Cour de cassation dans une affaire de détournement de 19 millions de dollars.
Intervention musclée des forces de sécurité
Dans la nuit du lundi au mardi, un important dispositif sécuritaire comprenant militaires et policiers a été déployé devant la résidence de l’ancien ministre dans la commune de Ngaliema. Les forces de l’ordre ont eu recours aux gaz lacrymogènes et à la force physique pour disperser les supporters de Mutamba qui campaient sur place depuis plusieurs jours.
Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent des chaises en plastique cassées et jetées en vrac, témoignant de la brutalité de l’intervention qui a créé un mouvement de panique parmi les manifestants.
Un climat tendu qui persiste
Ces incidents s’inscrivent dans un contexte de tension croissante autour de ce procès très médiatisé. Dès le 27 août, date initiale du verdict, des altercations entre les partisans de Mutamba et les forces de l’ordre avaient éclaté à travers Kinshasa, obligeant la Cour de cassation à reporter sa décision.
Les supporters de l’ancien ministre, qui réclament son acquittement, affirment camper sur place depuis plusieurs jours pour « veiller » sur leur leader et chanter leur conviction de son innocence.
Un verdict crucial
La Cour de cassation doit rendre ce mardi son verdict dans l’affaire du détournement présumé de 19 millions de dollars destinés à la construction d’une prison à Kisangani. Constant Mutamba, ancien ministre d’État de la Justice et Garde des Sceaux, plaide l’innocence et dénonce une persécution politique.
Ce verdict intervient dans un climat politique déjà tendu en RDC, où les opposants au pouvoir dénoncent régulièrement une instrumentalisation de la justice. Les autorités, de leur côté, mettent en avant leur lutte contre la corruption comme priorité absolue.
La communauté internationale observe avec attention l’issue de ce procès, considéré comme un test pour l’État de droit en République Démocratique du Congo.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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