Après Los Angeles et Washington, Donald Trump s’en prend à un autre bastion démocrate : Chicago, capitale de l’Illlinois. « Nous allons intervenir » dans cette ville, a affirmé le président américain Donald Trump mardi 2 septembre, sans préciser quand il comptait y déployer des forces de l’ordre fédérales, comme c’est le cas depuis mi-août dans la capitale américaine. « Chicago ne veut pas de troupes dans ses rues », lui a répondu peu après dans un plaidoyer rageur le gouverneur démocrate de l’Illinois Jay Bee Pritzker.
Après Los Angeles et Washington, « je me dis que la prochaine étape devrait être Chicago » annonçait déjà le président américain le 25 août 2025. « Car comme vous le savez tous, Chicago est actuellement un champ de bataille et les démocrates ne le reconnaissent pas ».
« Trou à rats », « CAPITALE MONDIALE DU MEURTRE », « ville la plus dangereuse au monde, de loin » : Donald Trump rivalise de qualificatifs pour décrire ce qu’est, à ses yeux, la mégapole du nord des États-Unis, et y justifier l’envoi prochain de militaires réservistes de la Garde nationale. Quand ? Ça reste un point d’interrogation.
Une décision qui « n’a rien à voir avec l’insécurité »
« Aux habitants de Chicago et de l’Illinois, je vais parler franchement », répond le gouverneur démocrate de l’Illinois Jay Bee Pritzker en costume sombre devant les caméras. « Nous avons des raisons de penser que l’administration Trump a déjà mobilisé la Garde nationale du Texas afin qu’elle se déploie dans l’Illinois. Et nous savons que le plan de Trump consiste à utiliser n’importe quelle excuse pour déployer des militaires en armes dans les rues de Chicago ».
Une décision qui « n’a rien à voir avec l’insécurité », martèle JB Pritzker. Pour Donald Trump « il s’agit de tester son pouvoir et de créer du spectacle politique pour dissimuler sa corruption », attaque M. Pritzker. « Les chiffres sont avec moi, reprend-il, en quatre ans, le taux d’homicide a baissé de 50% à Chicago. Les braquages -34%, les cambriolages -21%, les vols de voitures –26% ».
« Fabriquer des crises »
Comme son homologue Wes Moore, à la tête du Maryland (est), où se trouve Baltimore, le gouverneur de l’Illinois JB Pritzker accuse Donald Trump de « fabriquer des crises » pour justifier l’envoi de forces fédérales dans des États démocrates. « Trump n’a aucune idée de quoi il parle, aucune urgence ne nécessite l’envoi de troupes, s’insurge-t-il. Et il insulte la population de Chicago en comparant notre ville à un enfer ».
Le plaidoyer de JB Pritzker aura duré douze minutes. Douze minutes dans lesquelles il se dit « prêt à combattre en justice » tout déploiement militaire et en appelant ses habitants à faire entendre leurs voix pacifiquement.
Le gouverneur Pritzker, qui a déjà traité Donald Trump de « dictateur », le soupçonne même de chercher, par la multiplication de ce type d’intervention, à remettre en cause la tenue en novembre 2026 des élections législatives de mi-mandat.
Vincent Souriau