Le vice-premier ministre chargé des Transports, Jean-Pierre Bemba, a remis vendredi des équipements biométriques à son homologue de l’Intérieur et Sécurité, marquant le lancement officiel des opérations de contrôle du permis de conduire à puce électronique sur les routes congolaises. Cette initiative intervient deux mois après l’expiration du moratoire accordé aux conducteurs pour se mettre en conformité.
Selon le ministère des Transports, ces équipements seront déployés au profit de la Police nationale congolaise (PNC) et les contrôles « débuteront très prochainement » dans plusieurs villes, dont Kinshasa, Matadi et Lubumbashi.
Dans un communiqué, M. Bemba a rappelé avec fermeté l’obligation pour tout conducteur de se conformer aux nouvelles dispositions :
« Les contrevenants s’exposent à des sanctions prévues en la matière. À travers cette réforme, le gouvernement réaffirme sa volonté inébranlable de moderniser le système de gestion des permis de conduire, de renforcer la sécurité routière et de combattre, avec la plus grande rigueur, toute forme de fraude. »
Cependant, une source au sein du ministère des Transports confie que le moratoire — expiré depuis le 30 juin sans qu’aucun contrôle n’ait été effectué — visait avant tout à exercer une pression psychologique sur les automobilistes pour les inciter à acquérir le nouveau document. Malgré cela, la Commission Nationale de Délivrance de Permis de Conduire (CONADEP) ne constate toujours pas d’engouement, notamment en raison du « prix exorbitant » du permis biométrique.
Coût du permis biométrique par catégorie

- Catégorie A (véhicules à 2 ou 3 roues) : 38,5 USD
(dont 15,4 USD pour le Trésor public et 23,1 USD pour la SPC SAU) - Catégorie B (véhicules ≤ 3,5 tonnes) : 71,5 USD
(dont 28,6 USD pour le Trésor et 42,9 USD pour la SPC SAU) - Catégories C, D, E (véhicules > 3,5 tonnes) : 99 USD
(dont 39,6 USD pour le Trésor et 59,4 USD pour la SPC SAU)
Face à ces tarifs, nombreux sont les requérants qui préfèrent attendre une éventuelle baisse des prix, retardant ainsi leur mise en conformité. Le gouvernement devra donc concilier rigueur administrative et réalité socio-économique pour garantir l’adhésion des usagers à cette réforme.