Le président de l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, a annoncé sa démission ce lundi, dans un climat de forte tension marqué par un conflit de procédure avec son vice-président, Christophe Mboso. Cette décision intervient à quelques heures d’un vote crucial de la plénière sur une motion de défiance le visant directement.
La journée a été tumultueuse. Une vive altercation a opposé les deux hommes lors de la conférence des présidents, l’organe de concertation du parlement. Selon des sources parlementaires, Vital Kamerhe souhaitait annoncer lui-même sa démission en séance plénière, dans un geste théâtral face aux députés et sous le regard des caméras. Une idée que Christophe Mboso a fermement rejetée, lui intimant de suivre la procédure standard : « Remettez votre démission au président [de la séance], il la lira, et c’est tout ».
Une démission sous la pression
Finalement, l’ancien directeur de cabinet du chef de l’État a cédé et a officiellement déposé sa lettre de démission. Son départ, ainsi que celui de Dominique Munongo, rapporteur adjoint, acte la crise ouverte au sein du Bureau de l’Assemblée. Cette démission est la conséquence directe d’une pétition initiée par le député UDPS Crispin Bindule, qui accusait M. Kamerhe, figure majeure de l’UNC, d’« incompétence », entre autres griefs. Une commission spéciale devait présenter son rapport en plénière dans la journée, exposant le président à un vote qui lui était probablement défavorable.
La fin d’un chapitre politique
Vital Kamerhe quitte donc la présidence de la Chambre basse dans un contexte de forte pression, évitant de justesse une humiliation parlementaire. Cet épisode illustre les tensions politiques internes qui secouent l’institution, marquant un tournant significatif dans le paysage politique congolais.
Par Basengezi Ntomo, correspondant à Goma
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