Le député Crispin Mbindule, l’un des initiateurs de la motion de destitution contre Vital Kamerhe, a vivement réagi à la démission de ce dernier. Il y voit non pas un acte de responsabilité, mais une tentative d’évitement et une reconnaissance implicite des griefs qui pesaient contre lui.
Une démission qualifiée de « fuite »
Pour l’élu de Butembo, la démission intervenue quelques heures avant le vote en plénière équivaut à une capitulation. « Je peux dire qu’il a fui le combat », a-t-il affirmé, estimant que M. Kamerhe aurait dû affronter le débat parlementaire s’il croyait vraiment en l’infondé des accusations.
Mbindule se félicite néanmoins de cet issue qu’il interprète comme un aveu : « Celui qui démissionne reconnaît ses fautes. Avant cela, il avait demandé pardon, ce qui était déjà un signe. »
Le contrôle parlementaire au cœur du conflit
Le député place la question du contrôle de l’exécutif au centre de la crise. Il accuse l’ancien président de l’Assemblée d’avoir entravé ce mécanisme essentiel à la démocratie. « Kamerhe était celui qui bloquait ce contrôle. Or, il n’y a pas de démocratie sans contrôle parlementaire », a-t-il dénoncé, appelant les députés à « poursuivre la lutte » pour l’instaurer.
Une réponse à l’argument sécuritaire de Kamerhe
Répondant directement aux propos de Vital Kamerhe, qui jugeait la motion centrée sur des intérêts corporatistes et non sur la sécurité nationale, Mbindule a retourné l’argument. Selon lui, l’insécurité dans l’Est rend justement le contrôle parlementaire plus nécessaire que jamais.
« Quand il y a insécurité, que fait-on ? On exerce le contrôle parlementaire », a-t-il plaidé, citant l’article 100 de la Constitution. « Notre rôle est de contrôler pourquoi les opérations ne progressent pas, pourquoi la guerre n’est pas gagnée. Bloquer ce contrôle ne doit pas nous pousser à prendre les armes. »
En résumé, pour le député Mbindule, la démission de Kamerhe marque une victoire pour les partisans d’un parlement plus actif dans le contrôle de l’action gouvernementale, particulièrement sur le dossier sécuritaire. Il considère ce départ non comme une fin, mais comme une étape vers le rétablissement de l’autorité parlementaire.
Par Pascal Kabeya
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