Processus de paix en RDC : Washington salue les avancées à Doha et le rôle crucial du Qatar

par admin9775

Le conseiller spécial américain pour l’Afrique, Massad Boulos, a salué jeudi depuis New York les progrès accomplis dans le cadre de la médiation qatarie entre le gouvernement congolais et le mouvement M23, tout en réaffirmant le soutien des États-Unis à ce processus de paix.

Lors d’un briefing organisé au Foreign Press Center, M. Boulos a qualifié la médiation de Doha d’« extrêmement importante », malgré les récents événements tragiques de septembre qui ont, selon lui, « probablement retardé le processus de quelques semaines ». « Nous comptons vraiment sur nos partenaires qataris pour faire avancer ce processus très important », a-t-il insisté.

Des mécanismes concrets mis en place

Le responsable américain a souligné plusieurs avancées significatives, notamment la signature d’une Déclaration de principes en juillet et la mise en place d’un mécanisme d’échange de prisonniers entre Kinshasa et le M23, facilité par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR). « Cet accord est entre le M23 et le gouvernement congolais, mais facilité par le CICR », a-t-il précisé, révélant avoir rencontré le chef du CICR ce matin même à New York.

Doha présente ce mécanisme – qui confie au CICR l’identification, la vérification et la libération sécurisée des détenus des deux côtés – comme une étape importante vers une paix durable à l’est de la RDC.

Un conflit aux racines profondes

M. Boulos a rappelé l’ampleur dramatique de ce conflit qui dure « depuis trois décennies ou plus », et au cours duquel « des millions de personnes ont perdu la vie, probablement six ou sept millions ». Tout en évitant de qualifier techniquement la situation de « génocide » – terme utilisé par le président Tshisekedi –, il a reconnu l’extrême gravité des violences.

Des causes profondes à adresser

Conformément à la Déclaration de principes du 12 juillet, le conseiller américain a insisté sur la nécessité de traiter les causes profondes du conflit, identifiées dans neuf domaines prioritaires. « Certains d’entre eux prendront du temps, d’autres peuvent être réglés en quelques semaines », a-t-il estimé, citant notamment les questions de gouvernance, de décentralisation et l’intégration ou la réintégration des combattants du M23.

« Ce sont des questions complexes, certaines d’ordre constitutionnel. Cependant, nous avons un projet de texte, donc beaucoup de travail a déjà été accompli », a-t-il ajouté, soulignant le « rôle énorme » du Qatar dans l’élaboration de ce document.

Poursuite des négociations

Un nouveau cycle de négociations doit débuter prochainement à Doha, où un projet d’accord de paix a déjà été communiqué aux deux parties. M. Boulos a confirmé que les États-Unis continueront de suivre de près le processus, aux côtés du Qatar, et rencontreront le ministre rwandais des Affaires étrangères en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.

Alors que le président rwandais Paul Kagame est absent cette année, Washington maintient un dialogue avec toutes les parties, espérant que les avancées diplomatiques permettront enfin de tourner la page sur l’une des crises humanitaires les plus longues et les plus meurtrières du continent.

Par Marius Bopenga
CONGO PUB Online

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