Assata Shakur, de son vrai nom JoAnne Deborah Chesimard, est décédée ce vendredi 25 septembre à La Havane, a confirmé sa fille biologique ce samedi. Militante historique du mouvement Black Power, elle avait 78 ans et vivait à Cuba en exil depuis plus de quatre décennies.
Une vie de combat
Poétesse, écrivaine et révolutionnaire afro-américaine, Assata Shakur laisse derrière elle l’héritage puissant d’un engagement radical contre le racisme systémique et les violences policières. Ancienne membre des Black Panthers puis de la Black Liberation Army (BLA), elle s’était illustrée dans les luttes des années 1960 et 1970.
Son parcours a été marqué par un procès qui a divisé l’Amérique. En 1973, elle fut arrêtée à la suite d’une fusillade sur le New Jersey Turnpike au cours de laquelle un policier a trouvé la mort. Condamnée pour meurtre dans des conditions entachées de nombreuses controverses, elle réussit à s’évader de prison en 1979 avec l’aide de militants.
L’exil et la légende
Refugiée à Cuba, elle y obtient l’asile politique en 1984. Le gouvernement américain, qui la classait parmi les « terroristes les plus recherchés », n’a jamais pu obtenir son extradition. Depuis La Havane, elle est restée jusqu’à son dernier souffle un symbole de résistance, une source d’inspiration majeure pour les mouvements panafricains, anticoloniaux et révolutionnaires à travers le monde.
Elle était également connue pour être la marraine spirituelle de l’icône du rap Tupac Shakur, ajoutant une autre dimension à son influence culturelle.
Avec la disparition d’Assata Shakur, c’est une page tumultueuse et fondatrice de l’histoire des luttes pour les droits civiques qui se tourne, tandis que son nom continue d’incarner, pour ses partisans comme pour ses détracteurs, l’idéal indomptable de la liberté.