Aux États-Unis, le shutdown, la paralysie budgétaire, est entrée dans sa troisième semaine. La majorité républicaine et l’opposition démocrate se rejettent mutuellement la responsabilité de la situation. Vendredi 17 octobre, on a appris que près de 80% des employés chargés de gérer les stocks d’armes nucléaires pourraient être mis au chômage technique.
« Nous allons devoir nous passer des services de dizaines de milliers […] de travailleurs essentiels à notre sécurité nationale ». Cette déclaration du ministre américain de l’Énergie, Chris Wright, soulève de nombreuses inquiétudes. En effet, la NNSA, l’agence qui supervise l’arsenal nucléaire américain, tire la sonnette d’alarme : sans budget voté, elle devra placer en congé forcé la quasi-totalité de ses effectifs dès ce week-end, informe notre correspondante à Washington, Sonia Ghezali.
« Nous avons été informés hier soir que l’Administration pour la sécurité nucléaire nationale, qui gère notre stock d’armement nucléaire, est sur le point d’épuiser les fonds de secours qu’elle utilisait. Elle va devoir renvoyer 80% de ses employés », a affirmé l’élu républicain qui préside la commission parlementaire des forces armées, Mike Rogers, au cours d’une conférence de presse.
Les républicains pointent les démocrates du doigt
« Ce ne sont pas des employés que vous voulez voir rentrer chez eux. Ils s’occupent d’un atout stratégique très important pour nous. Il faut qu’ils soient au travail et qu’ils soient payés », a-t-il insisté, évoquant un risque direct pour la sécurité du pays. Les services de Mike Rogers ont plus tard précisé que les employés seraient mis au chômage technique sans solde, et non renvoyés définitivement.
Le républicain accuse les démocrates du Sénat de bloquer un plan de financement temporaire qui aurait permis d’éviter la crise du shutdown. Les syndicats du nucléaire dénoncent une décision dangereuse, quand les militants pour le désarmement y voient, eux, le symbole d’un système à bout de souffle.
Depuis le 1ᵉʳ octobre, date du début du blocage du gouvernement fédéral, plus de 4 000 employés ont dû être renvoyés, faute de financement, des centaines de milliers de fonctionnaires américains sont eux en congé d’office. La paralysie budgétaire de l’Etat fédéral a débuté le 1er octobre et va se poursuivre la semaine prochaine, après qu’un dixième vote du Sénat jeudi n’a pas approuvé le texte budgétaire présenté par la majorité républicaine. Selon les estimations du cercle de réflexion Bipartisan Policy Center, plus de 700 000 fonctionnaires fédéraux sont déjà au chômage technique sans rémunération. Près de 700 000 autres continuent eux de travailler sans être payés non plus jusqu’à la fin du blocage.
RFI