Sa participation au rassemblement « Sauvons la RDC » précède une nouvelle interpellation à l’aéroport de Kinshasa
L’opposant politique Seth Kikuni a été arrêté dès son arrivée à Kinshasa ce week-end, après avoir participé à Nairobi au conclave « Sauvons la RDC » organisé sous la présidence de l’ancien chef de l’État Joseph Kabila. Selon ses proches, ses documents de voyage ont été confisqués par la Direction générale des migrations (DGM) avant qu’il ne soit pris en charge par des agents des services de renseignement.
La veille de son retour, l’ancien candidat à la présidentielle de 2018 avait publié un message prémonitoire sur son compte X : « Objectif du week-end : rentrer au pays et traverser la vallée de l’ombre de la mort sans rien craindre. » Cette arrestation intervient dans un contexte politique tendu, alors que Kikuni venait tout juste de recouvrer la liberté en mars 2025 après six mois de détention à la prison de Makala.
Un conclave politique qui fait polémique
Du 14 au 15 octobre, Seth Kikuni participait à Nairobi au rassemblement « Sauvons la RDC », qui a réuni plusieurs figures de l’opposition et personnalités politiques, dont l’ancien Premier ministre Matata Ponyo et l’ex-ministre des Affaires étrangères Raymond Tshibanda. Cette rencontre avait pour objectif de dénoncer la « crise multiforme » que traverse le pays et d’appeler à un dialogue inclusif pour « restaurer la démocratie ».
Un parcours judiciaire mouvementé
Cette nouvelle interpellation survient moins d’un an après la condamnation de Seth Kikuni en septembre 2024 à un an de prison pour « incitation à la désobéissance civile » et « propagation de faux bruits ». Il avait purgé six mois de cette peine avant d’être libéré en mars 2025.
Silence des autorités
À l’heure actuelle, ni les autorités congolaises ni les services de sécurité concernés n’ont officiellement commenté cette arrestation. L’absence de réaction institutionnelle contraste avec la rapidité de l’interpellation, soulevant des questions sur les motivations politiques derrière cette nouvelle mesure privative de liberté.
Cette affaire s’inscrit dans un climat politique de plus en plus tendu en RDC, alors que les rassemblements d’opposition font l’objet d’une surveillance accrue des autorités. La création de cette nouvelle plateforme politique à Nairobi et la réaction immédiate contre Seth Kikuni à son retour illustrent les tensions persistantes sur la scène politique congolaise.
Par Pascal Kabeya
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