La France a lancé un avertissement ferme devant le Conseil de sécurité des Nations unies, exprimant sa « vive préoccupation » face à l’escalade des violences dans l’Est de la République démocratique du Congo. Son ambassadeur a exigé le retrait immédiat des forces rwandaises du territoire congolais et la cessation des offensives du M23, jugeant la situation suffisamment grave pour « interpeller le Conseil à un moment crucial », notamment lors du renouvellement du mandat de la MONUSCO.
Une offensive qui « met en péril la stabilité régionale »
Le représentant français a dénoncé avec force l’offensive du M23, appuyée par l’armée rwandaise, affirmant qu’elle « met en péril la stabilité régionale » et compromet gravement la sécurité des civils. Il a pointé du doigt un « risque sérieux et imminent » découlant de la prise récente d’Uvira, ville frontalière du Burundi, estimant que cette avancée pouvait désormais menacer directement les pays voisins.
Une crise humanitaire qualifiée de « deuxième plus grave au monde »
Dans un plaidoyer humanitaire, le diplomate a rappelé l’impact dévastateur des combats, ayant provoqué le déplacement de milliers de personnes. Il a qualifié la crise humanitaire qui en résulte de « deuxième plus grave au monde », soulignant la profonde préoccupation de Paris face à la vulnérabilité des civils et à l’ampleur croissante des besoins.
Les exigences de Paris : cessez-le-feu, retrait et respect des accords
La France a formulé trois exigences claires :
- Un arrêt immédiat des hostilités par le M23, présenté comme une violation des engagements pris.
- Le retrait intégral des Forces armées rwandaises (RDF) du territoire congolais, en stricte application de la résolution 2773 du Conseil de sécurité.
- Le respect par le M23 des engagements contenus dans l’Accord de principe et l’Accord-cadre de Doha, condition sine qua non pour toute solution durable.
Un contexte diplomatique crucial
Cette intervention vigoureuse de Paris intervient dans un contexte où la crédibilité des processus de paix (Washington, Doha) est sérieusement ébranlée par les avancées militaires sur le terrain. En liant explicitement la crise au renouvellement du mandat de la MONUSCO, la France appelle le Conseil de sécurité à une réaction coordonnée et substantielle, au-delà des déclarations de principe.
Le ton employé par la diplomatie française marque un alignement plus ferme sur les positions de Kinshasa et de certains partenaires régionaux, accentuant la pression sur Kigali et ses alliés au sein du Conseil. L’efficacité de cette prise de parole se mesurera à la capacité de la communauté internationale à traduire ces exigences en mesures concrètes pour inverser la dynamique guerrière dans l’Est de la RDC.
Par Marius Bopenga
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