Kinshasa, 7 novembre 2025 – Les voyageurs aériens en République Démocratique du Congo continuent de faire face à des tarifs prohibitifs sur les vols domestiques, avec une multitude de taxes et charges qui alourdissent considérablement la facture finale, pour un service souvent jugé insatisfaisant.
Décomposition d’un billet type
L’exemple du vol Kinshasa-Lubumbashi est éloquent : le prix total s’élève à 225 dollars américains, mais seulement 130,09 dollars correspondent au prix du billet proprement dit. Le reste se compose de diverses taxes et frais :
- Taxe touristique : 5$
- Taxes de l’Autorité de l’Aviation Civile : 7,50$
- Taxe de la Régie des Voies Aériennes (RVA) : 15$
- TVA : 10,41$
- Frais de bagages : 37$
- Carburant : 20$
La RVA, bénéficiaire majeur
La Régie des Voies Aériennes prélève à elle seule 25 dollars par passager (15 dollars sur le billet + 10 dollars de « Go pass »), ce qui représente une part significative du coût supplémentaire.
Un paradoxe inquiétant
Malgré ces nombreuses charges qui grèvent le prix final, les aéroports congolais présentent des infrastructures souvent délabrées et le personnel au sol est fréquemment sous-payé, voire impayé dans certains cas. Cette situation crée un décalage manifeste entre le coupporté par les usagers et la qualité du service rendu.
Contexte de réforme
Cette analyse intervient alors que le gouvernement tente de mettre en place le projet Securiport, tout en précisant qu’il ne s’agit pas d’une nouvelle taxe mais de la digitalisation d’une redevance sécuritaire existante, applicable uniquement aux vols internationaux.
La situation appelle une réforme en profondeur du secteur aérien congolais, qui permettrait à la fois de rationaliser les prélèvements, d’améliorer la qualité des services aéroportuaires et de rendre le transport aérien plus accessible aux citoyens congolais, dans un pays où les distances sont immenses et les alternatives terrestres souvent périlleuses.
Par Pascal Kabeya
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