Le chanteur congolais Héritier Watanabe, de son vrai nom Héritier Bondongo Kabeya, a été brièvement interpellé ce mercredi par le parquet de Kinshasa/Gombe avant d’être libéré en fin de journée. Cette arrestation faisait suite à une plainte concernant la chorégraphie controversée « Magoda » présentée dans son dernier clip musical « Zala ».
La Commission nationale de Censure des chansons et des spectacles avait précédemment interdit la diffusion de ce clip, considérant que les mouvements de danse en question portaient atteinte aux bonnes mœurs et risquaient d’influencer négativement la jeunesse. L’artiste, arrêté vers 13 heures, a été entendu pendant plus de six heures avant de recouvrer la liberté, accompagné de ses avocats.
Me Patrick Yala, membre de son équipe juridique, a précisé que Watanabe devra s’acquitter d’amendes transactionnelles auprès de la DGRAD et se présenter à nouveau lundi à 10 heures pour une séance de travail concernant son clip. Il sera notamment tenu de fournir une version modifiée du vidéoclip, probablement dépourvue des éléments jugés problématiques.
Cette affaire a suscité de vives réactions dans l’opinion publique, partagée entre ceux qui soutiennent la décision des autorités de protéger les valeurs morales et ceux qui dénoncent une restriction de la liberté artistique. Les réseaux sociaux ont été le théâtre d’un important mouvement de soutien en faveur de l’artiste.
Cette interpellation relance le débat sur l’équilibre entre liberté d’expression artistique et respect des normes sociales en République Démocratique du Congo, alors que le monde culturel congolais reste divisé sur ces questions de censure et de création artistique.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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