Dans un coup porté au cœur du système financier des rebelles, l’aviation des FARDC a frappé à l’aube ce vendredi la mine d’or de Twangiza, un site illégalement contrôlé et exploité par le M23. Le bombardement, survenu vers 1h du matin, a semé la panique, endommageant un camion et soufflant les vitres des bâtiments.
En réaction, le M23 a temporairement suspendu les activités sur le site et procédé à l’évacuation d’une importante quantité d’or déjà produite. Le groupe a ensuite dépêché un « appareil de brouillard » depuis Bukavu avant de reprendre l’exploitation minière dans l’après-midi.
Cette attaque, qui a forcé les rebelles à une évacuation précipitée de leur production, révèle une stratégie visant à tarir les ressources de l’adversaire. L’or, comme les autres minerais de l’Est de la RDC, constitue depuis longtemps le nerf de la guerre, alimentant les conflits.
Cependant, la reprise rapide des activités par le M23, soutenue par un approvisionnement depuis Bukavu, démontre les limites de l’exercice. Tant que les réseaux logistiques et économiques des groupes armés resteront intacts, leurs capacités de résilience persisteront. Les combats à Luhago rappellent, quant à eux, que la bataille pour le contrôle territorial est indissociable de la bataille économique.
Sur le front militaire, la tension reste extrême. À Luhago, les échanges de tirs avec les FARDC et les Wazalendo ont crépité toute la matinée. Si les forces loyalistes tiennent la position d’Ikembe, la menace rebelle pèse à seulement une heure de marche, sur Mwegerera et Lubuhu. Cette frappe aérienne marque une escalade, mais la bataille pour le contrôle du territoire et de ses richesses est loin d’être gagnée.
Par Pascal Kabeya
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