En République démocratique du Congo (RDC), les violations des droits humains repartent à la hausse. Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’Homme vient de publier ses conclusions pour le premier semestre 2025 : +11 % de violations documentées et +12 % de victimes par rapport au semestre précédent. Un rapport qui met aussi en garde contre l’élargissement du conflit à l’est de la RDC, au-delà du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, avec des dynamiques nouvelles et des zones touchées plus nombreuses.
En Ituri, province du nord-est de la RDC, la violence ne recule pas, au contraire. Selon les chiffres des Nations unies, les violations du droit international humanitaire y ont augmenté de 21 % par rapport à la même période l’an dernier.
Et un acteur s’impose dans ce bilan : les ADF. Ceux-ci, affilés au groupe terroriste État islamique, ont été responsables de 198 atteintes aux droits humains en Ituri et au Nord-Kivu, avec au moins 1 071 victimes, rien que pour les six premiers mois de l’année.
Autrement dit, malgré l’état de siège décrété par Kinshasa et des opérations conjointes avec l’armée ougandaise, les ADF restent parmi les groupes les plus meurtriers.
Un conflit qui se complexifie
Mais ce ne sont pas les seuls. En Ituri, les attaques se multiplient aussi avec la Coopérative pour le développement du Congo (Codeco), le groupe Zaïre et même de nouveaux mouvements, comme la Convention pour la révolution populaire (CRP) de Thomas Lubanga, ou encore la Coalition nationale pour la libération du Congo (CNLC). Avec l’émergence de nouveaux groupes et d’acteurs, ainsi que davantage de victimes, le conflit se complexifie.
S’ajoute à cela un autre fléau : les violences sexuelles liées au conflit. Entre janvier et juin, 266 victimes ont été enregistrées, soit plus du double par rapport à l’année précédente.
La majorité de ces violences a été commise dans la province du Nord-Kivu, puis en Ituri, suivi du Sud-Kivu et du Maniema (Centre-Est). Les auteurs sont d’abord des groupes armés : l’AFC/M23 est cité pour 63 victimes, la Codeco pour 52, puis différentes factions Maï-Maï.
Mais l’ONU pointe aussi des agents de l’État : armée et police. Et ce tableau se confirme sur le terrain.
Dans un rapport séparé pour le seul mois dernier, le Baromètre sécuritaire du Kivu a documenté 145 affrontements armés. L’AFC/M23 est impliqué dans 89 d’entre eux. Les combats se sont intensifiés malgré les initiatives de paix entre le groupe politico-militaire et Kinshasa. Et, selon ce même rapport, l’AFC/M23 est le groupe le plus violent du mois d’octobre, juste après les ADF, qui ont tué 75 civils.
Par Marius Bopenga
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