Sur les quarante-sept (47) pays ayant ratifié le traité sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF), 31 rejoindront l’initiative dite de commerce guidé contre sept (7) en 2023.
L’annonce a été faite, le mardi 16 janvier 2024, par le Secrétaire général de la ZLECAF, Wamkele Mene au cours d’une table ronde tenue en marge de la 54 ème édition du Forum économique mondial à Davos (Suisse).
Il sied de noter vingt-quatre (24) nouveaux pays africains rejoindront en 2024 l’initiative de commerce guidé, ce qui a déjà permis à sept pays du continent (Ghana, Cameroun, Rwanda, Kenya, Maurice, Egypte et Tanzanie) d’entamer leurs échanges commerciaux dans le cadre des conditions préférentielles de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) en 2023.
D’après ce cadre de la ZLECAF, l’initiative de commerce guidé a été lancée en octobre 2022 afin d’envoyer un message positif aux opérateurs économiques africains et de tester l’environnement opérationnel, institutionnel et juridique de la mise en œuvre de l’accord de la ZLECAF .
Selon Wamkele Mene, l’initiative prend également en compte le Système panafricain de paiement et de règlement ou encore PAPSS, une infrastructure de marché financier qui permet d’effectuer des paiements transfrontaliers instantanés en monnaies locales entre les marchés africains. Un modèle multilatéral de règlement qui, en simplifiant les transactions transfrontalières et en réduisant la dépendance à l’égard des devises fortes pour ces transactions, pourrait faire gagner plus de cinq (5) milliards de dollars au continent.
Il faudrait également souligner que nonante-six (96) produits peuvent être échangés librement avec des préférences tarifaires, dans le cadre de l’initiative visant à tester l’environnement opérationnel, institutionnel et juridique de la mise en œuvre de l’accord de la ZLECAf.
Il s’agit entre autres de produits pharmaceutiques, le caoutchouc, les pâtes alimentaires, le thé, le café, l’acier et le bois.
Des analystes économiques estiment qu’il est plus que jamais nécessaire de poursuivre le concept panafricaniste d’un marché unique africain, qui créerait un marché continental de 1,3 milliard de personnes avec un PIB combiné de 3 400 milliards de dollars, ce qui en ferait la plus grande zone de libre-échange au monde depuis la création de l’Organisation mondiale du commerce.
La ZLECAf devrait stimuler le commerce intra-africain de 52,3 % d’ici 2025, augmenter les revenus de l’Afrique jusqu’à 450 milliards de dollars d’ici 2035, selon le FMI, et sortir 30 millions d’africains de l’extrême pauvreté.
Cependant, le commerce intra-africain ne représente actuellement que 15 % du commerce total du continent, contre 58 % en Asie et 67 % en Europe.
La ZLECAf est en vigueur depuis deux ans, et 2023 a été désignée « Année de la ZLECAF : accélération de la mise en œuvre de la Zone de libre-échange continentale africaine par l’Union africaine ». Mais il s’observe un déficit de financement des infrastructures.
Le Forum des affaires de la ZLECAF tenu en 2023 avait discuté de l’importance de saisir les opportunités et les investissements créés par un marché africain unique, mais a souligné la nécessité d’améliorer les infrastructures du continent, qui nécessitent 130 à 170 milliards de dollars par an.
Actuellement, il existe un déficit de financement de 68 à 108 milliards de dollars, ce qui fait que seulement 34 % de la population a accès à l’électricité et que 40 % vit à plus de 5 Km de la route praticable en toute saison la plus proche. Ces défis contribuent à des coûts logistiques élevés, qui peuvent représenter jusqu’à 40 % du coût des échanges de marchandises entre les nations africaines.
Néanmoins en promouvant l’innovation et la technologie, en investissant dans les infrastructures essentielles et en améliorant la qualité de leurs produits, les pays africains peuvent se positionner en tant que concurrents mondiaux et profiter des opportunités offertes par la ZLECAf.
Cela permettra non seulement de promouvoir la croissance économique et de réduire la pauvreté, mais aussi de renforcer l’intégration et la coopération régionales, ce qui conduira à un avenir plus prospère pour tous les africains.
Nadine FULA
Zoomeco via CONGO PUB Online