Une réunion ministérielle conjointe entre la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) et la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) est prévue ce vendredi 28 février à Harare, au Zimbabwe, afin de trouver des solutions à la crise persistante dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Cette rencontre intervient dans un contexte marqué par une escalade des violences dans la région, où le groupe armé M23, soutenu par l’armée rwandaise selon plusieurs rapports internationaux, continue d’étendre son contrôle dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
L’objectif principal de cette réunion est de finaliser un plan de sortie de crise qui permettrait de fusionner les deux processus de paix en cours : celui de Nairobi (initié par l’EAC) et celui de Luanda (porté par la SADC). Ces efforts visent à harmoniser les stratégies régionales pour mettre fin à un conflit qui dure depuis des décennies, causant des milliers de déplacés et des crises humanitaires récurrentes.
Cette réunion ministérielle fait suite à une rencontre préparatoire des chefs d’état-major de l’EAC et de la SADC, tenue le 24 février à Nairobi. Lors de cette session, les responsables militaires des deux organisations ont élaboré un plan de sortie de crise, dont les détails n’ont pas été divulgués publiquement. Cependant, selon une source proche du ministère des Affaires étrangères, ce plan préconise un cessez-le-feu immédiat et le déploiement d’une force hybride EAC-SADC dans les zones contrôlées par le M23. Ces zones bénéficieraient d’un « statut spécial », bien que les contours de ce statut restent à définir.
La réunion de ce vendredi aura pour tâche de préciser les modalités de mise en œuvre de ce cessez-le-feu, ainsi que les mécanismes de déploiement de la force hybride. Par ailleurs, les chefs d’État des deux organisations ont désigné trois facilitateurs de médiation de haut niveau pour accompagner ce processus :
- Olusegun Obasanjo, ancien président du Nigeria,
- Hailemariam Desalegn, ex-Premier ministre éthiopien,
- Uhuru Kenyatta, ancien président kényan, qui était déjà impliqué dans le processus de Nairobi.
Leur mission consistera à obtenir un cessez-le-feu durable, après plusieurs tentatives infructueuses ces dernières semaines. Leur expérience et leur légitimité régionale pourraient jouer un rôle clé dans la résolution de cette crise complexe.
Cette initiative s’inscrit dans la continuité d’un sommet conjoint tenu le 8 février, au cours duquel les présidents des pays membres de la SADC et de l’EAC avaient exigé un « cessez-le-feu immédiat et inconditionnel » dans l’Est de la RDC. Malgré cette déclaration, les combats ont persisté, avec des avancées significatives du M23, soutenu par le Rwanda, selon des rapports des Nations unies et des observateurs internationaux.
La situation reste donc critique, et la réunion de Harare représente un espoir pour relancer les efforts de paix. Cependant, la complexité des enjeux géopolitiques, notamment les tensions entre la RDC et le Rwanda, ainsi que les intérêts divergents des acteurs régionaux, laissent présager un processus de négociation difficile et incertain.
MN
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