Les pluies torrentielles des 5 et 6 avril 2025 ont plongé Kinshasa dans une situation de crise sans précédent La capitale congolaise se réveille avec un bilan humain dramatique et des paysages urbains dévastés là où la veille encore la vie s’écoulait normalement.
Les eaux déchaînées ont emporté des vies humaines avec un bilan provisoire de 33 décès dont 23 la première journée et 10 autres le lendemain Des dizaines de blessés se retrouvent hospitalisés tandis que plus de 200 familles ont tout perdu dans les quartiers les plus touchés de Mont-Ngafula Ngaliema Barumbu Limete Matete et Masina.

Les infrastructures urbaines n’ont pas résisté à la force des éléments Le boulevard Lumumba s’est transformé en un véritable fleuve coupant toute circulation au niveau stratégique du pont N’djili Les réseaux d’eau potable ont cédé laissant des quartiers entiers sans approvisionnement.

Face à l’ampleur du désastre les autorités ont déclenché un plan d’urgence exceptionnel L’armée est intervenue avec ses moyens lourds pour évacuer les habitants piégés par les eaux Des véhicules militaires ont sillonné la ville pour secourir les plus vulnérables Le stade Tata Raphaël ancien site des Jeux de la Francophonie s’est transformé en centre d’hébergement d’urgence.
La situation des transports révèle une autre facette de la crise L’ONATRA a dû intervenir pour dénoncer les tarifs abusifs pratiqués par certains transporteurs fluviaux vers l’aéroport de N’djili rappelant les prix officiels de 20 dollars pour les grands bateaux et 100 dollars pour les canots express.
Alors que les eaux commencent lentement à se retirer ce dimanche soir Kinshasa panse ses plaies Les axes principaux retrouvent progressivement une circulation mais les stigmates de la catastrophe restent visibles partout Cette tragédie naturelle interroge avec force sur la vulnérabilité de la mégapole et la nécessité urgente de repenser son aménagement face aux défis climatiques.
Le trafic qui était interrompu sur le boulevard Lumumba a repris ce lundi. Les taxis et les mouvements des personnes sont visibles sur cette voie importante de la capitale. La rivière N’djili est rentrée dans son lit, sa pression diminue également.
Les communes de Matete et Limete les plus affectées affichent encore un visage vulnérable. Les quartiers et avenues sont toujours inondés. Les eaux sont visibles et des habitations sont toujours submergées. Les habitants curieux constatent les dégâts.
Les autorités promettent des mesures structurelles pour prévenir de telles catastrophes à l’avenir mais pour les familles des victimes et les sinistrés le chemin vers la normale s’annonce long et difficile La solidarité nationale s’organise tant bien que mal face à l’une des pires inondations qu’ait connu la capitale ces dernières décennies.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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