Les premiers éléments de la Mission de la SADC en RDC (SAMIDRC) ont entamé ce lundi leur retrait de la région de Goma, marquant le début de la fin d’une intervention régionale controversée. Les images montrant des véhicules militaires franchissant la frontière rwandaise ont fait le tour des réseaux sociaux, suscitant de vives réactions.
Un retrait sous haute surveillance
Vers 10h30 ce matin, un convoi composé d’au moins sept camions militaires lourds et plusieurs véhicules blindés légers a été observé traversant le poste-frontière de la Grande Barrière, sous escorte de la police rwandaise. Selon nos sources militaires :
- Les véhicules transportaient principalement du matériel logistique et des équipements
- Le passage s’est déroulé sans incident majeur
- D’autres convois sont attendus dans les prochains jours
Un contexte opérationnel difficile

Ce retrait intervient après des mois de combats intenses contre les rebelles du M23 qui ont repris le contrôle de plusieurs positions clés, dont symboliquement la ville de Goma en février dernier. La SAMIDRC, déployée en décembre 2023 avec un mandat initial d’un an, a subi :
- Plusieurs revers militaires significatifs
- Des pertes humaines importantes (officiellement 87 morts)
- Des critiques sur son efficacité réelle sur le terrain
Une décision politique controversée
Le retrait avait été acté lors d’un sommet extraordinaire de la SADC en mars dernier, citant :
- L’évolution défavorable du rapport de force militaire
- Les difficultés logistiques croissantes
- Le manque de résultats concrets
Pour le professeur Kabeya, analyste militaire : « Ce retrait pose la question de l’avenir de toute intervention extérieure dans l’Est de la RDC. Les solutions purement militaires ont montré leurs limites. »
Réactions mitigées
Alors que certains habitants expriment leur inquiétude face au vide sécuritaire créé, d’autres saluent le départ de troupes jugées inefficaces. « Ils sont venus, ils ont vu, mais ils n’ont pas vaincu », ironise un commerçant de Goma.
Le gouvernement congolais assure travailler sur « une nouvelle stratégie globale » combinant approches militaire et politique. Les prochains jours seront cruciaux pour l’avenir de cette région instable.
Par Basengezi Ntomo, correspondant à Goma
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