Les pourparlers entre la République démocratique du Congo (RDC) et l’Alliance du Fleuve Congo (AFC/M23), facilités par le Qatar, pourraient aboutir à l’adoption d’une déclaration de principes, selon des sources diplomatiques. Bien que les discussions aient été difficiles, les deux parties travaillent sur les termes de ce document, dont la publication était initialement prévue ce vendredi avant d’être reportée à samedi.
Un enjeu crucial : le retrait du M23
Alors que l’accord de Washington en avril 2025 n’a pas résolu la question du M23, les négociations de Doha sont considérées comme une étape clé avant une éventuelle rencontre entre les présidents Félix Tshisekedi (RDC) et Paul Kagame (Rwanda), envisagée fin juillet sous médiation américaine.
La future déclaration devrait réaffirmer des engagements fondamentaux, notamment :
- Le respect de l’intégrité territoriale de la RDC.
- Le rejet de toute balkanisation du pays.
- La protection des civils et la cessation des hostilités.
Toutefois, ce texte ne constituera pas un accord de cessez-le-feu, mais plutôt une base pour de futures négociations.
Des divergences persistantes
Si les deux camps affichent une volonté de dialogue, leurs positions restent éloignées :
- Kinshasa exige le rétablissement de son autorité dans les zones contrôlées par le M23, notamment à Goma et Bukavu, où le groupe rebelle a instauré une administration parallèle.
- Le M23 réclame, quant à lui, des mesures de confiance, comme la libération de prisonniers et la reconnaissance de certaines de ses revendications.
Sur le terrain, les tensions demeurent : le gouvernement congolais accuse le M23, soutenu par le Rwanda, de renforcer ses positions dans les Kivu, tandis que les rebelles dénoncent la mobilisation des milices Wazalendo par Kinshasa.
La médiation internationale en jeu
La présence à Doha de Massad Boulos, émissaire américain pour la région des Grands Lacs, souligne l’implication des États-Unis dans ce processus. Les résultats de ces négociations pourraient influencer la suite des discussions, notamment une éventuelle rencontre Tshisekedi-Kagame.
Pour l’instant, aucun déblocage concret n’a été enregistré depuis la déclaration conjointe du 22 avril, où les deux parties s’étaient engagées à œuvrer pour une trêve. La réussite des pourparlers de Doha sera déterminante pour l’avenir de l’accord de Washington et la stabilité dans la région.
La conférence de presse prévue samedi pourrait apporter des éclaircissements sur les avancées – ou les blocages – de ces négociations cruciales.
Par Marc Etumba, correspondant à Kinshasa
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