La perspective d’un accord définitif entre Félix Tshisekedi et Paul Kagame, potentiellement paraphé à la Maison Blanche sous l’égide de Donald Trump, soulève des questions sur l’indépendance réelle du processus. Pilotée par Massad Boulos, conseiller Afrique de Trump, cette médiation semble avant tout servir les intérêts économiques américains dans la région.
La ruée vers les minerais stratégiques
Plusieurs entreprises américaines, certaines proches de l’administration Trump, se positionnent déjà agressivement sur les ressources minières de l’Est congolais :
- KoBold Metals (soutenue par Jeff Bezos et Bill Gates) vise le gisement de lithium de Manono, crucial pour les batteries électriques.
- America First Global, liée à l’entourage Trump, convoite la mine de coltan de Rubaya (15% de la production mondiale).
- Orion Resource Partners et Virtus Minerals ciblent les mines de cuivre et cobalt du Katanga.
L’énergie au service des mines
Le développement minier nécessite une infrastructure énergétique massive, attirant des groupes comme :
- Anzana Electric Group sur le projet hydroélectrique transfrontalier Ruzizi III
- Hydro-Link pour des lignes de transmission depuis l’Angola
Sécuriser les profits avant la paix
La présence d’Erik Prince, fondateur de Blackwater et proche de Trump, pour créer une « brigade fiscale » révèle la priorité donnée à la sécurisation des investissements plutôt qu’à la protection des populations.
Analyse critique
Ce processus de paix apparaît davantage comme une mise sous tutelle économique de la RDC que comme une réelle solution aux conflits. Plusieurs éléments inquiètent :
- L’empressement des entreprises américaines à s’implanter avant même la signature de l’accord final
- Les connexions politiques évidentes de plusieurs investisseurs avec l’administration Trump
- L’absence de garanties pour les populations locales et l’environnement
- Le risque de voir les richesses congolaises passer sous contrôle étranger sous couvert de pacification
Alors que Washington se présente en médiateur neutre, ses intérêts économiques dans la région compromettent la crédibilité du processus. La communauté congolaise et internationale doit rester vigilante face à ce qui pourrait n’être qu’une nouvelle forme de prédation économique déguisée en effort de paix.
Par Marius Bopenga
CONGO PUB Online